Extraits du roman le songe assassiné de François-Jean Lucca
Cher Daniel,
Je suis rentrée hier de Medjugorje. J’ai du mal à trouver les mots… J’y ai vécu quelque chose de si fort, de si bouleversant, que j’en suis encore tremblante.
Ce petit village, perdu entre les collines, est un océan de paix, d’amour et d’humilité. On y respire autre chose, on y vit autre chose. On y pleure — beaucoup. On y renaît.
Je ne pensais pas que cela me toucherait à ce point. J’ai vu des gens tomber comme foudroyés, sans raison apparente. L’une d’elles, une femme de mon groupe, a été littéralement délivrée de l’emprise du Malin. Elle avait été envoûtée par son ex-mari, lié à un vaudou de La Réunion. La scène était saisissante, presque terrifiante… Elle ne pouvait plus manger, prenait plus de dix cachets par jour. Et là, soudain, libérée. Je n’avais jamais vu ça de ma vie.
Alors oui, Daniel, Marie existe. Jésus existe. Je le proclame avec mes larmes, avec ma chair, avec tout ce que je suis. Il faut le dire, le crier, le hurler au monde entier !
Et moi… moi aussi, j’ai été saisie : Quand le père Joso a posé ses mains sur moi, mon corps s’est abandonné. On appelle cela, je crois, " le repos de l’esprit" . Mais comment mettre un mot humain sur un moment aussi divin ?
Je suis tombée… mais dans des bras. Pas ceux d’un homme, non. Ceux de Marie. C’était elle. Mère tendre, caressante, douce, forte. Je n’étais plus seule. Je ne l’ai plus jamais été.
Dans ce demi-sommeil, j’ai revu toute ma vie. Mes fautes, mais aussi tout le bien que je n’ai pas fait. Quelle violence intérieure… J’ai cru que j’étais une bonne personne. J’avais tort.
J’étais consciente. Présente. Mais envahie d’une certitude implacable : Dieu était là. C’est Lui qui me montrait. Lui qui me faisait comprendre. Lui qui me redressait.
J’ai compris que le but de notre vie, c’est d’aimer. Aimer Dieu. Aimer les autres. De tout son cœur, de toute son âme.
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- Oui, je le pense, puisque j’ai vécu la même chose à La Ciotat.
- À quelque chose près, car vous n’étiez pas possédé.
- Quoi qu’il en soit, Dieu nous a montrés, à eux comme à moi, l’état de notre âme.
- L’avertissement avant l’heure !
- Si j’ai bien compris, l’humanité entière vivra la même expérience ?
- Probablement, mais dans des conditions plus pénibles ou douloureuses, les planètes cesseront de tourner, le soleil s'éteindra, la lune perdra son éclat et les animaux se tairont. Ensuite, tout sera question de la réponse apportée par le monde. Un châtiment pourrait s’ensuivre.
Daniel-José mima une mine apeurée.
« Il n’y a pas lieu d’avoir peur. Il sera suivi d’un règne de paix et d’amour. Vous avez entendu Manuela ?
L'Évangile prophétise depuis toujours le retour du Christ. Ça y est, Il tape à notre porte sous forme d’apparition de signes annoncés par l’Écriture. Regardez par exemple comme la nature se dérègle !
Le Christ nous avertit que tous les malheurs et bouleversements naturels qui surviendront, ne doivent pas nous effrayer, car ce sera des signes indispensables, des signes avant coureur du "jour du Seigneur", date que personne ne connaît et qui arrivera soudainement. »
- Vous voulez dire que nous sommes dans la même situation que l’ont été les bergers, il y a presque 2 000 ans, quand ils attendaient la naissance du Messie ?
- C’est bien cela ! Le monde Le verra revenir dans la gloire. Cet avènement est appelé Parousie. Il couronnera ce qu'on appelle "les derniers temps".
- La fin du monde ?
Roman LE SONGE ASSASSINÉ