L’euthanasie, dignité humaine
ou lâcheté inconséquente ?
par Pierre Panis
Notre ami Pierre PANIS est parti vers le Père ce Samedi
26 mai 2007 à 9 H 00, veille de la Pentecôte. Né en 1952, viticulteur-arboriculteur,
à 33 ans il était devenu tétraplégique. Dans cette situation nouvelle, il avait
pèleriné de sanctuaire en sanctuaire, de Pontmain à l'Ile Bouchard, de Lisieux
à Paray le Monial, de Lourdes à Notre-Dame du Laus, de La Salette à Fatima,
même à Rome et dans toute l'Italie, etc. Il avait été sur ces lieux d'apparition
avec une foi sans limite. Même qu'il montait "aux Pins" à San Sébastian de Garabandal
(Espagne) en fauteuil roulant, transporté dans un godet de tracto-pelle.
Il nous a quitté, laissant derrière lui ce témoignage de la vie. Son témoignage
qui fit honneur au Seigneur, car il ne vivait que de Lui, que pour Lui. Cette
Foi, il l'avait reçue de l'Esprit-Saint, et c'est ce jour où l'Esprit descend
sur la Terre que Dieu le rappelle à Lui.
"L'Eternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, un festin
de mets succulents, un festin de vins vieux, de mets succulents, pleins de moelle,
de vins vieux, clarifiés." Le Festin Messianique (Isaïe 25, 6)
Sa sépulture aura lieu Lundi de Pentecôte à 15 H 30 à Saint Laurent de la Salanque
- 66 250. Prions pour lui le chapelet de la Miséricorde, offrons-lui des messes
pour remercier le Père de l'avoir conduit jusqu'à Lui ce jour de Fête. (G. Barthélemy
)
L’euthanasie, dignité humaine ou lâcheté inconséquente ?
Né en 1952, marié en 1977, viticulteur-arboriculteur de profession,
hyper dynamique de nature, je vivais heureux et croquais la vie à pleines dents.
Un jour, vers la fin de l'année 1985, j'avais 33 ans, j'ai commencé à être gêné
pour utiliser un tournevis.
Six mois après j'étais en fauteuil roulant et, trois ans après, ne pouvant plus
tenir ma tête, j'optais pour le lit... que je n'ai plus quitté depuis ce jour.
Aujourd'hui, je suis entièrement paralysé, trachéotomisé, branché à un appareil
respiratoire et ne peux désormais remuer que les yeux.
Cette maladie, appelée "Sclérose Latérale Amyotrophique" (S.L.A.) ou "maladie
de Charcot" entraîne une dégénérescence inexorable de tous les muscles et conduit
rapidement le malade à une dépendance totale.
Par bonheur, je possède un ordinateur équipé d'un logiciel spécial qui me permet
d'écrire avec les yeux. C'est grâce à cet équipement que je peux vous écrire
aujourd'hui.
Le premier moment d'abattement passé, je me suis tourné vers le Ciel et j'ai
demandé : pourquoi moi ???
Mon sort me paraissait injuste ; il y a tant de chômeurs professionnels... Tant
d'individus sans foi ni loi... POURQUOI MOI ?
Je voulais comprendre... et j'ai compris !
J'ai compris qu'il m'avait fallu cette maladie pour me rendre compte que, comme
beaucoup de monde, je me mettais la conscience tranquille en allant à la messe
le dimanche mais qu'en fait, j'étais très loin de suivre la route du Seigneur.
Aujourd'hui, je suis entièrement paralysé, je ne peux remuer que les yeux mais
je suis heureux :
- heureux de marcher à nouveau sur la route du Seigneur,
- heureux de vivre enfin en conformité avec mon idéal,
- heureux d'être modestement utile à mon Dieu.
Issu d'une vieille famille terrienne, catholique et pratiquante, ayant toujours
eu la Foi, à l’annonce de ma maladie, je me suis jeté en elle avec le désespoir
et la frénésie d'un naufragé sur une bouée de sauvetage...
Malgré l'extrême douleur des premières années : le désarroi dure tant que dure
la descente aux enfers, j'ai maintenu ma confiance en Dieu...
La descente dure tant qu'il reste des muscles à immobiliser, à paralyser. À
partir de là, quand on a touché le fond, quand la maladie ne trouve plus de
quoi alimenter son appétit destructeur, on entre dans ce que nos éminents spécialistes
appellent la phase terminale. Il y a 17 ans que je suis en phase terminale,
je m'y suis habitué et, au risque de vous surprendre, ma joie de vivre balayant
ou occultant tous les inconvénients et contraintes liés à mon état, je suis
heureux !
J'ai les idées bien en place et aucune envie de me plaindre !
Oserai-je dire : au contraire !...
Car cette maladie est, pour moi, une sanctification forcée... à la limite de
l'injustice... Gloire à Dieu !
Réaction au malheur incompréhensible pour la plupart, mais Dieu remplit ma vie
et je ne manque de rien. Le bonheur serait-il subjectif et totalement indépendant
de toute jouissance humaine ?
Je laisse à chacun le soin de méditer cette pensée qui est une approche directe
de l'influence permanente de Dieu dans nos vies, par une action à la fois permanente
et imperceptible sur notre cœur, notre ressenti et nos évidences fondamentales...
Oui, la souffrance existe, aussi bien physique que morale, mais il est écrit
dans la Bible : Matthieu 11, 28-30
"Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi Je vous
soulagerai. Chargez-vous de Mon joug et mettez-vous à Mon école, car Je suis
doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, Mon
joug est aisé et Mon fardeau léger. "
Je suis là pour en témoigner !... J'ai, bien souvent, remonté le moral de gardes-malades
désespérées pour des peines légères et passagères, mais j'ai moi-même rarement
perdu le moral et je n'ai jamais perdu l'espoir parce que je n'ai jamais douté
de l’Amour de Dieu.
Comment penser à l'euthanasie quand on a Dieu dans le cœur et quand aucune souffrance
ne peut altérer notre confiance en Lui...
Les « sans Dieu » sont à plaindre, car ils ne connaissent pas l'incommensurable
bonheur de se sentir aimé de Dieu, ils ne peuvent pas imaginer le secours bien
réel dont bénéficient les amis de Dieu dans l'épreuve.
Quand l'enfer se déchaîne contre nous, nous savons qu'il ne s'agit que d'une
épreuve supplémentaire, destinée à tester notre Foi et notre confiance envers
le Tout-Puissant, Créateur de tout ce qui est...
Il faut savoir que nous avons été créés par un débordement de l’Amour Infini
de Dieu et que toutes nos souffrances sont nécessaires à notre purification,
pour la préparation de notre Éternité bienheureuse dans la Gloire de Dieu.
Oui, quand l'enfer se déchaîne contre nous, nous accentuons notre prière, nous
implorons le Ciel et nous gardons confiance... alors que les « sans Dieu »,
dans la même situation, désespèrent, appellent la mort et revendiquent le droit
à mourir. Ils appellent ça « mourir dans la dignité » ! Ne s'agit-il pas plutôt
de désespoir et de lâcheté ? Ce qui est grave, parce qu'irréversible, c'est
qu'ils refusent la Volonté Divine qui est Lumière et se précipitent dans la
mort qui est ténèbres. Dieu respectera leur choix, leur libre arbitre, et les
laissera aller dans les ténèbres éternelles puisque telle est leur volonté,
libre et délibérée.
Alors que celui qui accepte et offre sa souffrance se met en phase avec la Volonté
Divine parce qu'il fait preuve d’humilité, d’obéissance, de soumission, de confiance
et d’amour envers notre Créateur et Rédempteur. La souffrance acceptée et offerte
purifie notre âme, constitue une protection contre l'enfer et fait office de
sauf-conduit pour le purgatoire dont elle peut réduire sensiblement la durée.
L'euthanasie est donc criminelle à double titre : pour le temps et pour l'Éternité.
Par son refus radical de la Volonté Divine elle est un billet pour l'enfer.
Il en est de même pour l'avortement. La culpabilité de l'avorteuse est même
bien pire car, pour un confort égoïste, elle ôte la vie à son propre enfant
qui possède déjà une âme immortelle et vivra donc éternellement dans le Ciel
en qualité de martyr de sa propre mère.
Mais il est IMPORTANT de savoir que Dieu pardonne au pire des criminels qui
implore son pardon avec un repentir sincère. Chacun peut donc décider de revenir
à Dieu à tout moment mais, en nos temps troublés, il serait quand-même prudent
de ne pas attendre.
En conclusion, qu'importe notre vie actuelle, offrons-la joyeusement à la Divine
Justice, soyons des amis fidèles de notre Dieu d'Amour et de Miséricorde, des
esclaves de l'Amour, car nous savons que nous passerons l'Éternité dans Sa Gloire
et que la Vision Béatifique chavirera perpétuellement notre cœur dans le ravissement
et dans l'extase.
Pierre PANIS.