QUO VADIS ?

 

Le sens d'orientation dénaturé de l'homme
LES 99 BREBIS EGAREES

La parole de Dieu semble aujourd'hui avoir fermé ses portes à la compréhension de l'homme.
Est-ce, parce que l'amour innée a altéré ses lettres de noblesse ?
Il en est fort à parier !
Pour preuve, une nouvelle tour de Babel semble avoir vu le jour, érigeant un mur de l'intransigeance qui empêche la communication et la conciliation entre hommes.
Ainsi, dans nos rapports sociétales, la poutre a largement pris la place de la paille ;
"Œil pour œil, dent pour dent", s'est imposé en maître dans les conflits, dans les mésententes, rabotant la bosse de la MISERICORDE qui se voulait de supporter, de prendre sur soi les atteintes de l'autre, les errances de l'orgueil ;
Une enceinte réfractaire érigée par l'aîné d'une fratrie a emmuré l'appel au secours, les cris de détresse d'un frère cadet, dépitant le père, et aggravant sa peine ;
La calomnie a détrôné la vérité ;
Pour se donner bonne apparence, la fausseté s'est dotée d'habits d'apparat : elle a revêtu la franchise, prête à tromper son monde ; 
La haine a supplanté l'amour ;
Et les lampes de l'espérance, entourées de figuiers stériles et de vignes desséchées, se veulent de rester résolument éteintes ! Tout comme la prière, dont l'absence provoque la chute dans la tentation !
Dans ce champ peu productif, on pourrait se demander où sont les ouvriers de la onzième heure.
Même dans la bergerie, la voix du portier n'est plus reconnue, le loup est passé, a ravi et a dispersé.
Au delà de tout, la Bonne Nouvelle de la résurrection n'en serait plus une de bonne nouvelle, celle de la perspective d'une vie éternelle : ce n'est qu'une utopie ! crient en maître Mamon et ses partisans, tout autant que ceux du clan de Gloriole, parmi les opposants au symbole des apôtres.
L'homme a brisé délibérément le gouvernail de son orientation dans sa vie terrestre.
Devant tant de talents viciés et d'ouvriers s'inquiétant de leurs intérêts, on se demande encore si aujourdhui, le Juste n'a pas affaire à 99 brebis égarées.
Pourtant, l'ombre des ouvriers de la onzieme heure se profile à l'horizon, Marie les rassemble, disposés à combattre le bon combat, celui qu'esquisse St Paul.
Mais parmi cet échantillonnage d'ouvriers de la vigne du Seigneur, tous n'auront pas la palme, une conduite reprochable amènera les premiers à se retrouver derniers.

J. de C. (19/05/2017)

Lettre à une amie
LE PARDON

Avec toutes les bonnes raisons que tu puisses avoir, pardonne !
Nul n'est à l'abri de brouilles de famille provoquées souvent par l'orgueil, l'égoïsme ou la jalousie, parfois par la mésentente, toujours par manque d'amour. L'histoire d'Abel et Caïn est riche en enseignement. Elle relève du combat éternel entre le bien et le mal.
Dans mon entourage, j'ai pu constater que nombreux, au nom de leur propre justice, n'avaient pas perçu que leurs actes pouvaient déplaire à Dieu.
Dans la cocotte minute du mal, qui a sifflé la rupture, mijotaient la certitude d'avoir raison, l'hypocrisie, l'envie de domination, ou encore l'opiniâtreté à imposer sa volonté à l'autre.
Le sans-gêne attise le raz le bol. Le prétentieux ou "le réponse à tout", fait fuir. Celui qui prend sans retenue, mais qui ne donne jamais, suscite l'aversion. Et celui qui ne regarde que le bout de son nez, ne peut que récolter l'isolement.
Pourtant, il ne manque qu'une chose pour régaler tous les convives de la noce familiale. Pour cela, il n'y a qu'à s'en référer à Jean Paul II qui a dit un jour, "Dis moi quel est ton amour, je te dirai qui tu es.", auquel il faut associer St François d'Assise pour sa belle prière, "Là où il y a la haine, que je mette l'amour..."
Cependant, sache que quand bien même celui qui agit au nom de la vérité et de la franchise, s'il n'a pas pour objectif d'installer la paix, il ne peut briller d'amour.
Sache aussi que l'Amour vrai doit être désintéressé, exempt de toute possessivité.
Sache encore qu'on ne peut aimer sans facile compromis avec soi même. Catherine de Sienne en a brossé le tableau en montrant la couronne d'épines à Benoîte Rencurel du Laus, révélant par là, le renoncement à soi et les difficultés ou les souffrances auxquelles l'homme devra subir s'il a la volonté de servir Dieu et son prochain.
Tu vois, je parle, je parle…Nous sommes tous des ronfleurs. On entend ronfler son voisin ou son compagnon, mais on ne s'entend pas soi même.
Pour revenir au pardon, mot à double sens, selon si on le donne ou si on le reçoit, il ne peut être "vrai" aussi, à mon sentiment, que si celui qui "s'apparente" à Caïn ait l'humilité de demander… pardon.
Ne pas vouloir solliciter le pardon, revient à refuser de pardonner.

J. de C. (12.09.2008)