QUO VADIS ?

 

Lettre à une amie
LE PARDON

Avec toutes les bonnes raisons que tu puisses avoir, pardonne !
Nul n'est à l'abri de brouilles de famille provoquées souvent par l'orgueil, l'égoïsme ou la jalousie, parfois par la mésentente, toujours par manque d'amour. L'histoire d'Abel et Caïn est riche en enseignement. Elle relève du combat éternel entre le bien et le mal.
Dans mon entourage, j'ai pu constater que nombreux, au nom de leur propre justice, n'avaient pas perçu que leurs actes pouvaient déplaire à Dieu.
Dans la cocotte minute du mal, qui a sifflé la rupture, mijotaient la certitude d'avoir raison, l'hypocrisie, l'envie de domination, ou encore l'opiniâtreté à imposer sa volonté à l'autre.
Le sans-gêne attise le raz le bol. Le prétentieux ou "le réponse à tout", fait fuir. Celui qui prend sans retenue, mais qui ne donne jamais, suscite l'aversion. Et celui qui ne regarde que le bout de son nez, ne peut que récolter l'isolement.
Pourtant, il ne manque qu'une chose pour régaler tous les convives de la noce familiale. Pour cela, il n'y a qu'à s'en référer à Jean Paul II qui a dit un jour, "Dis moi quel est ton amour, je te dirai qui tu es.", auquel il faut associer St François d'Assise pour sa belle prière, "Là où il y a la haine, que je mette l'amour..."
Cependant, sache que quand bien même celui qui agit au nom de la vérité et de la franchise, s'il n'a pas pour objectif d'installer la paix, il ne peut briller d'amour.
Sache aussi que l'Amour vrai doit être désintéressé, exempt de toute possessivité.
Sache encore qu'on ne peut aimer sans facile compromis avec soi même. Catherine de Sienne en a brossé le tableau en montrant la couronne d'épines à Benoîte Rencurel du Laus, révélant par là, le renoncement à soi et les difficultés ou les souffrances auxquelles l'homme devra subir s'il a la volonté de servir Dieu et son prochain.
Tu vois, je parle, je parle…Nous sommes tous des ronfleurs. On entend ronfler son voisin ou son compagnon, mais on ne s'entend pas soi même.
Pour revenir au pardon, mot à double sens, selon si on le donne ou si on le reçoit, il ne peut être "vrai" aussi, à mon sentiment, que si celui qui "s'apparente" à Caïn ait l'humilité de demander… pardon.
Ne pas vouloir solliciter le pardon, revient à refuser de pardonner.

J. de C. (12.09.2008)