LES PRETRES
Dire la messe
sans être en état de grâce, ce serait pire que Judas
; ce serait même, d'après Saint Jean Chrysostome, être
pire que le démon, car le démon tremble devant l'autel,
tandis que le sacrilège foule aux pieds le Fils de Dieu.
Autrefois de nombreux malades entraient dans la piscine probatique
attendant la venue de l'ange. Nous sommes cet ange envoyé par
Dieu pour être le médecin des âmes.
Comment ne pas sentir son âme déchirée par la pensée qu'il y a
peut-être maintenant en enfer des âmes qui seraient sauvées, qui nous
devraient leur bonheur éternel si nous avions prié, souffert et travaillé
pour elles ! Quand on songe à la valeur d'une âme, au prix qu'elle a
coûté au Divin Sauveur, qu'on se représente ce que sera pour elle la
privation du Souverain Bien, on reste épouvanté de la responsabilité
formidable qui pèserait sur nous, si nous ne fournissions pas à la Passion
du Christ, le «manque» que Dieu nous a chargés de combler.
Nous sommes les collaborateurs de la Très Sainte Vierge pour
la formation de Jésus-Christ dans les âmes.
LA MESSE
La sainte messe est la reproduction du sacrifice de la croix qui
doit se poursuivre jusqu'à la fin du monde.
Sur l'autel, Jésus présente à Dieu le Père ses souffrances, ses humiliations,
son crucifiement, sa mort. La messe replace donc sous nos yeux le sacrifice
du calvaire ; elle met à notre disposition, entre nos mains, les fruits
de la rédemption, l'immolation d'un Dieu et elle devient la source de
toute les grâces ; elle nous offre tous les biens que l'on peut obtenir
en vertu des mérites infinis de Jésus. Elle fait couler jusqu'à nous
le sang rédempteur du Fils de Dieu fait homme. Elle en arrose le champ
de nos âmes, elle le féconde et y fait germer les semences de la sainteté
et de la vie chrétienne.
Assistons à la sainte messe, mes Frères, comme nous assistions à la
Passion, au crucifiement à la mort de Jésus.
On offre à Dieu le sacrifice de la messe pour l'adorer, le remercier
de ses bienfaits, lui demander pardon, obtenir ses grâces.
D'abord, pour adorer Dieu, rien ne saurait lui rendre plus de gloire.
Jésus Christ est sur l'autel anéanti, immolé comme une victime, proclamant
ainsi que tout ce qu'il y a de plus grand au ciel et sur la terre n'est
rien devant Dieu...
Secondement, pour remercier Dieu de tous ses bienfaits. Il est impossible
de mieux lui témoigner notre reconnaissance...
En troisième lieu, on offre le sacrifice de la messe pour obtenir le
pardon de ses péchés. Ce n'est pas que la messe efface le péché par
elle-même comme le baptême et la pénitence, mais elle les remet en nous
obtenant des grâces de conversion. Par exemple, en nous obtenant le
repentir des péchés que nous avons commis, et la volonté ferme de ne
plus les commettre. Quoi de plus propre à nous obtenir ces grâces que
l'offrande de l'Agneau du Dieu qui enlève tous les péchés du monde ?
Jésus Christ lui-même n'a-t-il pas dit quand il consacre son sang, que
ce sang était offert pour la rémission des péchés ! On raconte que,
au milieu d'une furieuse tempête, le grand marin Albuquerque prit un
enfant dans ses bras et que l'élevant vers le ciel, il dit à Dieu :
«Seigneur si nous sommes tous coupables, faites-nous grâce à cause de
l'innocence de cet enfant». Dieu exauça sa prière ; la tempête s'apaisa
et le danger disparut. Si telle est la puissance d'un enfant innocent
sur le cœur de Dieu, quelle ne sera pas celle du prêtre, lorsque, ministre
du Dieu très Haut levant dans ses mains le Saint des saints, il l'offrira
au Seigneur en lui disant : «Ayez pitié de nous, à cause de Jésus Christ
votre Fils ?»
Enfin, nous offrons le saint sacrifice de la messe pour obtenir de Dieu
les choses dont nous avons besoin soit pour le corps, soit pour l'âme,
soit pour la vie présente, soit pour la vie future. Il n'y a rien qu'on
ne puisse obtenir à la sainte messe. Elle obtient la force pour les
faibles, le bonheur pour les malheureux, la consolation pour les affligés,
le rétablissement de la santé, la protection divine pendant la vie,
la confiance pour l'heure de la mort, le bien-être pour les familles,
la tranquillité pour les Etats, l'éloignement de tous les fléaux, toutes
les grâces pour l'âme, tous les secours pour le corps...
Pour qui l'offrons-nous ?
On l'offre pour les vivants et pour les morts.
Quand un prêtre monte à l'autel, tous les fidèles quels qu'ils soient,
participent aux fruits de la sainte messe, les uns plus, les autres
moins, selon qu'ils ont plus ou moins de part à l'offre du très saint
sacrifice et selon leurs dispositions plus ou moins parfaites. Ainsi
ceux pour lesquels la messe est offerte spécialement en retirent plus
de fruits que les autres. Il en est de même de ceux qui y assistent
avec plus de piété. Ils en profitent beaucoup plus que ceux qui sont
absents ou qui sont dissipés.
Mais Jésus Christ a montré que le saint sacrifice peut être offert aussi
pour ceux qui dorment du sommeil de la paix. Quels sont ces morts ?
Évidemment, ce ne sont point les damnés, leur perte est irréparable.
La sentence prononcée contre eux est irrévocable. Ces morts pour lesquels
on peut offrir le saint sacrifice de la messe sont ceux dont les âmes
sont dans le Purgatoire. La messe leur procure la délivrance ou du moins,
le soulagement de leurs peines, selon que Dieu le juge à propos. Ceux
pour lesquels la messe est spécialement offerte, sont soulagés davantage.
Voilà pourquoi il est bon de faire célébrer la sainte messe pour les
personnes qui nous étaient chères. C'est ce que faisait saint Pierre
Damien : Étant petit enfant, il trouve un jour, le long du chemin une
pièce de monnaie. Il avait perdu son père et sa mère peu de temps auparavant.
Heureux d'avoir trouvé cet argent, il courut chez le prêtre et malgré
son extrême pauvreté, il donna son argent pour faire dire une messe.
Dieu le récompensa : «il devint prêtre et cardinal, et, ce qui vaut
mieux encore, il devint un saint. Dieu bénit ceux qui font miséricorde
aux vivants et qui se souviennent de leurs morts»[...]
Les Pères de l'Eglise, interprètes officiels de l'Évangile, nous
enseignent que notre Seigneur avait en vue la Sainte Eucharistie quand
dans la prière du Pater qu'il apprenait à ses disciples il leur faisait
dire : donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour». En effet,
ce pain quotidien, il l'appelle aussi supersubstantiel c'est-à-dire
surnaturel. Et puis, Jésus se compare à la manne. Or, qu'est-ce que
c'était que la manne ? C'était une nourriture miraculeuse qui tombait
du ciel chaque matin pendant que les Hébreux voyageaient dans le désert.
Entendez bien : chaque matin. L'Eucharistie devrait donc être elle aussi
un aliment que le chrétien mange chaque jour pour entretenir ses forces
spirituelles. [...]
Nos forces spirituelles ne sont pas inépuisables, elles s'usent dans
les rudes combats de la vie, elles s'épuisent par ces petites blessures
que font à nos âmes les innombrables péchés véniels qui échappent à
notre fragilité. Il faut donc venir souvent renouveler nos forces en
mangeant le pain des forts. Il y a certaines tentations dont on ne peut
triompher que par la communion fréquente. Saint Alphonse de Liguori
nous parle d'un jeune homme qui avait contracté de mauvaises habitudes
contraires à la pureté. Le saint confesseur l'engagea à communier tous
les jours. Au bout de peu de temps, le malheureux jeune homme était
guéri.
Un inspecteur visitait un jour un pensionnat dirigé par saint Jean Bosco
; il s'étonnait de trouver ses enfants si bien élevés. Don Bosco lui
montra le tabernacle : «L'explication est là, dit-il, nos enfants communient
souvent.
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LA GRÂCE SANCTIFIANTE - (L'entretenir
en vue d'être amené à la sainteté !)
On acquiert la grâce sanctifiante pour la première fois, dans
le saint baptême ; tandis que le prêtre répand l'eau sacrée
sur nos fronts, la Sainte Trinité descend dans nos âmes, les purifie
de la tâche originelle et les sanctifie, les rend pures comme les anges.
On conserve cette innocence baptismale en servant Dieu et en accomplissant
ses commandements. On la perd par le péché mortel.[...]
On la nomme sanctifiante, parce qu'elle nous rend Saints [...]
Son premier effet est de faire demeurer la Très Sainte Trinité
dans nos âmes ... Il nous parle intérieurement par
ses bonnes inspirations, il dirige notre volonté vers le bien,
il nous soutient dans nos difficultés [...]
Le second effet de la grâce sanctifiante est le pardon de tous
les péchés, dont on était coupable. Quand Dieu
vient habiter un coeur par sa grâce, la première chose qu'il fait, c'est
d'ôter de ce coeur les péchés qui le souillent [...]
Un autre effet de la grâce sanctifiante est d'allumer dans
nos coeurs le feu divin de la charité [...]
Un autre effet de la grâce sanctifiante est de nous rendre
capables de produire des oeuvres dignes d'être récompensées
dans le Ciel. Ceux qui ne sont pas en état de grâce
ne peuvent produire de pareilles oeuvres. Ils peuvent sans doute, avec
le secours de la grâce actuelle, faire des actions surnaturelles
qui leur serviront à obtenir le pardon de leurs péchés
; mais comme l'amour de Dieu ne règne pas dans leurs âmes
et qu'elles sont mortes devant lui, leurs actions, mêmes les meilleures,
sont mortes aussi pour le Ciel [...]
Enfin, la grâce nous donne droit à l'héritage
du Ciel. Ceux qui le possèdent sont assurés de voir Dieu
un jour et de partager son bonheur [...]
Les grâces actuelles
Bien que la grâce sanctifiante et la grâce actuelle tendent
au même but qui est notre salut, elles sont cependant très
différentes l'une de l'autre. La première est une qualité
permanente, la seconde est un secours passager. La première est
incompatible avec le péché mortel ; la seconde ne l'est
pas : sans elle nous ne pourrions même pas sortir du péché
mortel.
Les grâces actuelles varient à l'infini, selon les circonstances
où nous nous trouvons, et selon nos différents besoins.
C'est tantôt un bon exemple que Dieu met sous nos yeux, une bonne
parole que nous entendons et qui nous va au coeur, une pensée
salutaire que le Saint Esprit nous suggère ; un remord par lequel
il nous trouble au milieu de nos désordres ; un succès
par lequel il nous révéla sa bonté, un revers par
lequel il nous montre sa justice [...]
On distingue les grâces actuelles extérieures et les grâces actuelles
intérieures. Les grâces actuelles extérieures sont des secours que Dieu
nous donne par le moyen des créatures et dont il se sert pour nous porter
à la vertu, nous y fixer, et nous y faire avancer. Tels sont les bons
exemples, les pieuses lectures, la prédication de la parole de Dieu.
Ainsi saint Antoine se convertit en entendant un sermon sur un homme
riche, saint Ignace en lisant la vie des saints, saint-François d'Assise
par une maladie etc...
Ces secours extérieurs ne nous manquent pas. Dieu nous les prodigue
tous les jours, mais ils ne suffisent pas pour nous faire mener une
vie sainte. A proprement parler, ce ne sont même pas des grâces car
la grâce proprement dite est un secours intérieur, mais souvent le Saint
Esprit s'en sert pour toucher nos coeurs et y répandre la véritable
grâce, c'est à dire la grâce intérieure.
Celle-ci est celle que Dieu met dans notre âme, quand il veut
nous exciter et nous aider à faire le bien et à éviter le mal. Telles
sont les bonnes pensées, les saints désirs, une force secrète, un courage
surnaturel que nous ressentons quelquefois si vivement que nous en sommes
nous-mêmes étonnés. Tels sont encore un attrait puissant pour la vertu,
une horreur profonde pour le vice, des lumières divines qui éclairent
notre âme et la saisissent, de bonnes inspirations, une joie sainte.
Par ces grâces, Dieu nous donne d'abord la pensée de faire telle ou
telle bonne oeuvre ; ensuite Il nous inspire le désir de l'accomplir
; puis Il met dans nos coeurs du courage pour l'entreprendre, de la
force pour la continuer, de la persévérance pour la mener à bonne fin.
Ainsi, Il est avec nous, nous éclairant, nous excitant, nous aidant
et nous soutenant depuis le commencement jusqu'à la fin de nos actions,
en sorte que tout ce qu'il y a en elles de surnaturelle vient de Lui.
Dieu agit tous les jours de la sorte envers nous.
Sans cette grâce actuelle intérieure nous ne pouvons rien faire dans
l'ordre du salut, pas même un acte de foi, ni un acte d'espérance, ni
un acte de contrition, ni même prononcer les noms de Jésus et de Marie.
"Sans moi, disait notre Seigneur, vous ne pouvez rien faire"[...]
Dieu donne-t-il à tous les hommes les secours
dont ils ont besoin pour être sauvés ?
On ne saurait avoir sur ce point le moindre doute. Dieu accorde sa grâce
à tous les hommes qui en ont besoin. Il la donne aux bons, Il la donne
aux pécheurs, même aux pécheurs endurcis, même à ceux qui sont
plongés dans les habitudes les plus mauvaises, car quelque pervers et
quelque endurcis qu'ils soient, il y a toujours une grâce qu'il met
à leur disposition. Cette grâce est celle de la prière, et s'ils y ont
recours, ils obtiendront en priant toutes les autres grâces qui leur
sont nécessaires, et avec ces grâces, ils reviendront à Dieu, se convertiront
et pourront gagner le Ciel. Ce n'est point la grâce qui nous manque,
c'est nous qui manquons à la grâce [...]
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Dans de longues "plaidoiries", le Père
Boiteau ne tarissait jamais d'éloges pour la Vierge Marie, lorsque
ses homélies avaient trait sur le sujet.
LA DÉVOTION A LA VIERGE MARIE
A l'adresse des prêtres
Notre fonction spéciale, comme prêtre, c'est d'être les médiateurs
entre Dieu et les hommes. Or, Marie est la médiatrice de toutes les
grâces. Perpétuellement , Marie intercède auprès de Dieu en faveur
des hommes ; perpétuellement, Elle répand sur eux les bienfaits
qu'Elle a obtenus de la divine Miséricorde. Ainsi, nous prêtres, unissant
la vie contemplative et la vie active, nous devons, d'une part, être
continuellement en prière, marchant sans cesse en présence de Dieu,
d'autre part, nous devons être dévorés de zèle pour le salut des âmes
et nous dévouer sans compter pour les hommes.
Oui, vraiment, Marie est pour nous, le modèle achevé
des vertus sacerdotales. Mais Elle est de plus pour nous un secours
tout-puissant si nous savons recourir à Elle en toute confiance [...]
A l'adresse des communiants
... Enfin, mes enfants je dois vous parler d'un moyen infaillible
pour vous sauver : la dévotion à la sainte Vierge. Marie est votre mère,
c'est Jésus lui-même qui vous a donné à Elle au moment où il
versait pour vous les dernières gouttes de son sang. Elle vous aime
infiniment plus que vos mamans de la Terre pourtant si bonnes, ne vous
aiment. Elle sait combien vos âmes ont coûté cher
à Jésus, à aucun prix Elle ne voudrait vous perdre.
Aimez-la donc en retour et priez là à chaque jour avec confiance, ainsi
vous pouvez être sûr qu'elle ne vous laissera pas tomber en enfer [...]
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En Sainte Anne, le Père Boiteau nous dresse le portrait de la
femme modèle, vertueuse.
LA FEMME FORTE
L'histoire rapporte peu de choses sur la vie de Sainte-Anne.
Cette patronne des mères chrétiennes a mené sur la terre une
vie si humble et si obscure qu'on la connaît à peine. On sait seulement
qu'elle était agréable à Dieu, qu'elle devint l'épouse de saint
Joachim et qu'elle eut le bonheur de mettre au monde la très Sainte
Vierge Marie. Le titre de mère de la très Sainte Vierge, grand-mère
de Jésus, justifie assurément les hommages que nous lui rendons
et la confiance que nous avons en sa protection. Elle est très puissante
dans le ciel, car on peut être sûr que si Jésus exauce toutes les prières
de sa mère, il obéit aussi à sa grand-mère. Mais il y a une qualité
que l'Eglise lui attribue dans son office et sur laquelle je veux attirer
votre attention, elle l'appelle la femme forte. Le titre contient non
seulement un éloge pour Sainte-Anne, mais aussi une leçon pour toutes
les mères dont sainte Anne est le modèle.
Qu'est-ce donc une femme forte et ou la trouver ?
La sainte écriture donne la réponse : "une femme forte, c'est une
femme qui connaît ses devoirs et qui les s'accomplit, qui ne se laisse
pas vaincre par les difficultés ni arrêter par les épreuves. C'est une
femme qui sait diriger sa maison, qui rend au prochain ce qu'elle doit
au prochain et à Dieu ce qu'elle doit à Dieu ".
Travailleuse, elle est debout bien avant l'aube. Son regard vigilant
voit aussitôt l'ouvrage qu'il faut faire, et sans perdre de temps,
elle s'y livre avec ardeur [... ]
Charitable et bonne, elle trouve le moyen de rendre service au malheureux
[...]
Aimable et bienveillante, elle évite les querelles et les discussions
inutiles. Elle ne tient pas tête à son mari pour des choses insignifiantes
et parvient ainsi à éviter ces petits désagréments de ménage qui parfois
troublent le bonheur d'une famille. La médisance, la calomnie, le mensonge
lui sont en horreur. D'ailleurs, toute à son devoir, elle ne
perd pas son temps dans des conversations inutiles, elle ne se mêle
pas de ce qui ne la regarde pas.
Pieuse enfin, elle rend ses hommage au Seigneur car elle craint Dieu.
Elle ne voudrait pas commencer sa journée sans s'être recueillie
dans la prière, et même pendant son travail, elle élève
son coeur vers Dieu. Le soir venu, elle veut que tout le monde s'agenouille
devant la majesté divine, et c'est elle-même qui préside à la prière
en commun.[...]
On représente d'ordinaire sainte Anne un livre ouvert à la main, expliquant
à sa petite fille un passage de la Sainte Ecriture. C'est ainsi qu'une
mère chrétienne doit parler de Dieu à ses enfants bien longtemps avant
qu'ils soient en âge d'aller au catéchisme. Cette première éducation
est très importante[...]
Oh ! Sublime mission que celle de la mer de famille ! Elle est digne
de tout honneur et de tout respect. La Sainte Ecriture. nous dit que
"la femme forte est un trésor". C'est un trésor pour son mari
qui auprès d'elle devient meilleur. C'est un trésor pour ses
enfants dont elle fait la joie sur la terre et prépare le bonheur au
ciel. Elle est un trésor pour le prochain qu'elle édifie par
ses exemples. Elle est un trésor pour Dieu lui-même qu'elle glorifie
pendant l'éternité.
Mais où la trouverons nous, cette femme forte ?
Certes, on ne la trouve pas parmi ces jeunes filles qui ne pensent qu'à
leur toilette, qui fréquentent les bals et cherchent à éblouir
le monde par l'éclat de leur vanité. On ne la trouve pas parmi
ces épouses qui cherchent plutôt leurs aises que le bien de leur famille.
On ne la trouve pas parmi ces mères qui ne savent pas élever leurs enfants,
qui sont à leur égard sans énergie, sans vigilance, qui ne tournent
pas leurs coeurs vers Dieu et leur passent tous leurs caprices. On ne
la trouvera pas dans les ménages où règne le désordre avec tous les
vices.
Où donc alors les trouverons-nous ?
Nous les trouverons dans les maisons où règnent l'ordre et la paix,
dans les familles à leur travail, à leur devoir de piété,
parmi ces épouses qui aiment leur époux, qui partagent leur fatigue,
qui leur parlent de Dieu et les invitent à l'union,
parmi ces mères qui aiment Dieu par-dessus tout et n'ont de repos que
lorsqu'elles ont fait régner l'ordre et la paix dans leur famille.
Voilà où vous trouverez la femme forte digne comme sainte-Anne, de tout
honneur, de toute louange.
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