LES CAHIERS DU PERE BOITEAU

Sa vie n'aura été qu'une marche incessante pour le Christ, avec le Christ, comme le Christ (Jean Joseph de Bois)

LES PRETRES
Dire la messe sans être en état de grâce, ce serait pire que Judas ; ce serait même, d'après Saint Jean Chrysostome, être pire que le démon, car le démon tremble devant l'autel, tandis que le sacrilège foule aux pieds le Fils de Dieu.

Autrefois de nombreux malades entraient dans la piscine probatique attendant la venue de l'ange. Nous sommes cet ange envoyé par Dieu pour être le médecin des âmes.

Comment ne pas sentir son âme déchirée par la pensée qu'il y a peut-être maintenant en enfer des âmes qui seraient sauvées, qui nous devraient leur bonheur éternel si nous avions prié, souffert et travaillé pour elles ! Quand on songe à la valeur d'une âme, au prix qu'elle a coûté au Divin Sauveur, qu'on se représente ce que sera pour elle la privation du Souverain Bien, on reste épouvanté de la responsabilité formidable qui pèserait sur nous, si nous ne fournissions pas à la Passion du Christ, le «manque» que Dieu nous a chargés de combler.

Nous sommes les collaborateurs de la Très Sainte Vierge pour la formation de Jésus-Christ dans les âmes.

LA MESSE
La sainte messe
est la reproduction du sacrifice de la croix qui doit se poursuivre jusqu'à la fin du monde.
Sur l'autel, Jésus présente à Dieu le Père ses souffrances, ses humiliations, son crucifiement, sa mort. La messe replace donc sous nos yeux le sacrifice du calvaire ; elle met à notre disposition, entre nos mains, les fruits de la rédemption, l'immolation d'un Dieu et elle devient la source de toute les grâces ; elle nous offre tous les biens que l'on peut obtenir en vertu des mérites infinis de Jésus. Elle fait couler jusqu'à nous le sang rédempteur du Fils de Dieu fait homme. Elle en arrose le champ de nos âmes, elle le féconde et y fait germer les semences de la sainteté et de la vie chrétienne.
Assistons à la sainte messe, mes Frères, comme nous assistions à la Passion, au crucifiement à la mort de Jésus.
On offre à Dieu le sacrifice de la messe pour l'adorer, le remercier de ses bienfaits, lui demander pardon, obtenir ses grâces.
D'abord, pour adorer Dieu, rien ne saurait lui rendre plus de gloire. Jésus Christ est sur l'autel anéanti, immolé comme une victime, proclamant ainsi que tout ce qu'il y a de plus grand au ciel et sur la terre n'est rien devant Dieu...
Secondement, pour remercier Dieu de tous ses bienfaits. Il est impossible de mieux lui témoigner notre reconnaissance...
En troisième lieu, on offre le sacrifice de la messe pour obtenir le pardon de ses péchés. Ce n'est pas que la messe efface le péché par elle-même comme le baptême et la pénitence, mais elle les remet en nous obtenant des grâces de conversion. Par exemple, en nous obtenant le repentir des péchés que nous avons commis, et la volonté ferme de ne plus les commettre. Quoi de plus propre à nous obtenir ces grâces que l'offrande de l'Agneau du Dieu qui enlève tous les péchés du monde ? Jésus Christ lui-même n'a-t-il pas dit quand il consacre son sang, que ce sang était offert pour la rémission des péchés ! On raconte que, au milieu d'une furieuse tempête, le grand marin Albuquerque prit un enfant dans ses bras et que l'élevant vers le ciel, il dit à Dieu : «Seigneur si nous sommes tous coupables, faites-nous grâce à cause de l'innocence de cet enfant». Dieu exauça sa prière ; la tempête s'apaisa et le danger disparut. Si telle est la puissance d'un enfant innocent sur le cœur de Dieu, quelle ne sera pas celle du prêtre, lorsque, ministre du Dieu très Haut levant dans ses mains le Saint des saints, il l'offrira au Seigneur en lui disant : «Ayez pitié de nous, à cause de Jésus Christ votre Fils ?»
Enfin, nous offrons le saint sacrifice de la messe pour obtenir de Dieu les choses dont nous avons besoin soit pour le corps, soit pour l'âme, soit pour la vie présente, soit pour la vie future. Il n'y a rien qu'on ne puisse obtenir à la sainte messe. Elle obtient la force pour les faibles, le bonheur pour les malheureux, la consolation pour les affligés, le rétablissement de la santé, la protection divine pendant la vie, la confiance pour l'heure de la mort, le bien-être pour les familles, la tranquillité pour les Etats, l'éloignement de tous les fléaux, toutes les grâces pour l'âme, tous les secours pour le corps...
Pour qui l'offrons-nous ?
On l'offre pour les vivants et pour les morts.
Quand un prêtre monte à l'autel, tous les fidèles quels qu'ils soient, participent aux fruits de la sainte messe, les uns plus, les autres moins, selon qu'ils ont plus ou moins de part à l'offre du très saint sacrifice et selon leurs dispositions plus ou moins parfaites. Ainsi ceux pour lesquels la messe est offerte spécialement en retirent plus de fruits que les autres. Il en est de même de ceux qui y assistent avec plus de piété. Ils en profitent beaucoup plus que ceux qui sont absents ou qui sont dissipés.
Mais Jésus Christ a montré que le saint sacrifice peut être offert aussi pour ceux qui dorment du sommeil de la paix. Quels sont ces morts ? Évidemment, ce ne sont point les damnés, leur perte est irréparable. La sentence prononcée contre eux est irrévocable. Ces morts pour lesquels on peut offrir le saint sacrifice de la messe sont ceux dont les âmes sont dans le Purgatoire. La messe leur procure la délivrance ou du moins, le soulagement de leurs peines, selon que Dieu le juge à propos. Ceux pour lesquels la messe est spécialement offerte, sont soulagés davantage. Voilà pourquoi il est bon de faire célébrer la sainte messe pour les personnes qui nous étaient chères. C'est ce que faisait saint Pierre Damien : Étant petit enfant, il trouve un jour, le long du chemin une pièce de monnaie. Il avait perdu son père et sa mère peu de temps auparavant. Heureux d'avoir trouvé cet argent, il courut chez le prêtre et malgré son extrême pauvreté, il donna son argent pour faire dire une messe. Dieu le récompensa : «il devint prêtre et cardinal, et, ce qui vaut mieux encore, il devint un saint. Dieu bénit ceux qui font miséricorde aux vivants et qui se souviennent de leurs morts»[...]

Les Pères de l'Eglise, interprètes officiels de l'Évangile, nous enseignent que notre Seigneur avait en vue la Sainte Eucharistie quand dans la prière du Pater qu'il apprenait à ses disciples il leur faisait dire : donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour». En effet, ce pain quotidien, il l'appelle aussi supersubstantiel c'est-à-dire surnaturel. Et puis, Jésus se compare à la manne. Or, qu'est-ce que c'était que la manne ? C'était une nourriture miraculeuse qui tombait du ciel chaque matin pendant que les Hébreux voyageaient dans le désert. Entendez bien : chaque matin. L'Eucharistie devrait donc être elle aussi un aliment que le chrétien mange chaque jour pour entretenir ses forces spirituelles. [...]
Nos forces spirituelles ne sont pas inépuisables, elles s'usent dans les rudes combats de la vie, elles s'épuisent par ces petites blessures que font à nos âmes les innombrables péchés véniels qui échappent à notre fragilité. Il faut donc venir souvent renouveler nos forces en mangeant le pain des forts. Il y a certaines tentations dont on ne peut triompher que par la communion fréquente. Saint Alphonse de Liguori nous parle d'un jeune homme qui avait contracté de mauvaises habitudes contraires à la pureté. Le saint confesseur l'engagea à communier tous les jours. Au bout de peu de temps, le malheureux jeune homme était guéri.
Un inspecteur visitait un jour un pensionnat dirigé par saint Jean Bosco ; il s'étonnait de trouver ses enfants si bien élevés. Don Bosco lui montra le tabernacle : «L'explication est là, dit-il, nos enfants communient souvent.

LA GRÂCE SANCTIFIANTE - (L'entretenir en vue d'être amené à la sainteté !)
On acquiert la grâce sanctifiante pour la première fois, dans le saint baptême ; tandis que le prêtre répand l'eau sacrée sur nos fronts, la Sainte Trinité descend dans nos âmes, les purifie de la tâche originelle et les sanctifie, les rend pures comme les anges.
On conserve cette innocence baptismale en servant Dieu et en accomplissant ses commandements. On la perd par le péché mortel.[...]
On la nomme sanctifiante, parce qu'elle nous rend Saints [...]
Son premier effet est de faire demeurer la Très Sainte Trinité dans nos âmes ... Il nous parle intérieurement par ses bonnes inspirations, il dirige notre volonté vers le bien, il nous soutient dans nos difficultés [...]
Le second effet de la grâce sanctifiante est le pardon de tous les péchés, dont on était coupable. Quand Dieu vient habiter un coeur par sa grâce, la première chose qu'il fait, c'est d'ôter de ce coeur les péchés qui le souillent [...]
Un autre effet de la grâce sanctifiante est d'allumer dans nos coeurs le feu divin de la charité [...]
Un autre effet de la grâce sanctifiante est de nous rendre capables de produire des oeuvres dignes d'être récompensées dans le Ciel.
Ceux qui ne sont pas en état de grâce ne peuvent produire de pareilles oeuvres. Ils peuvent sans doute, avec le secours de la grâce actuelle, faire des actions surnaturelles qui leur serviront à obtenir le pardon de leurs péchés ; mais comme l'amour de Dieu ne règne pas dans leurs âmes et qu'elles sont mortes devant lui, leurs actions, mêmes les meilleures, sont mortes aussi pour le Ciel [...]
Enfin, la grâce nous donne droit à l'héritage du Ciel. Ceux qui le possèdent sont assurés de voir Dieu un jour et de partager son bonheur [...]

Les grâces actuelles
Bien que la grâce sanctifiante et la grâce actuelle tendent au même but qui est notre salut, elles sont cependant très différentes l'une de l'autre. La première est une qualité permanente, la seconde est un secours passager. La première est incompatible avec le péché mortel ; la seconde ne l'est pas : sans elle nous ne pourrions même pas sortir du péché mortel.
Les grâces actuelles varient à l'infini, selon les circonstances où nous nous trouvons, et selon nos différents besoins. C'est tantôt un bon exemple que Dieu met sous nos yeux, une bonne parole que nous entendons et qui nous va au coeur, une pensée salutaire que le Saint Esprit nous suggère ; un remord par lequel il nous trouble au milieu de nos désordres ; un succès par lequel il nous révéla sa bonté, un revers par lequel il nous montre sa justice [...]

On distingue les grâces actuelles extérieures et les grâces actuelles intérieures. Les grâces actuelles extérieures sont des secours que Dieu nous donne par le moyen des créatures et dont il se sert pour nous porter à la vertu, nous y fixer, et nous y faire avancer. Tels sont les bons exemples, les pieuses lectures, la prédication de la parole de Dieu. Ainsi saint Antoine se convertit en entendant un sermon sur un homme riche, saint Ignace en lisant la vie des saints, saint-François d'Assise par une maladie etc...
Ces secours extérieurs ne nous manquent pas. Dieu nous les prodigue tous les jours, mais ils ne suffisent pas pour nous faire mener une vie sainte. A proprement parler, ce ne sont même pas des grâces car la grâce proprement dite est un secours intérieur, mais souvent le Saint Esprit s'en sert pour toucher nos coeurs et y répandre la véritable grâce, c'est à dire la grâce intérieure.
Celle-ci est celle que Dieu met dans notre âme, quand il veut nous exciter et nous aider à faire le bien et à éviter le mal. Telles sont les bonnes pensées, les saints désirs, une force secrète, un courage surnaturel que nous ressentons quelquefois si vivement que nous en sommes nous-mêmes étonnés. Tels sont encore un attrait puissant pour la vertu, une horreur profonde pour le vice, des lumières divines qui éclairent notre âme et la saisissent, de bonnes inspirations, une joie sainte. Par ces grâces, Dieu nous donne d'abord la pensée de faire telle ou telle bonne oeuvre ; ensuite Il nous inspire le désir de l'accomplir ; puis Il met dans nos coeurs du courage pour l'entreprendre, de la force pour la continuer, de la persévérance pour la mener à bonne fin. Ainsi, Il est avec nous, nous éclairant, nous excitant, nous aidant et nous soutenant depuis le commencement jusqu'à la fin de nos actions, en sorte que tout ce qu'il y a en elles de surnaturelle vient de Lui. Dieu agit tous les jours de la sorte envers nous.
Sans cette grâce actuelle intérieure nous ne pouvons rien faire dans l'ordre du salut, pas même un acte de foi, ni un acte d'espérance, ni un acte de contrition, ni même prononcer les noms de Jésus et de Marie. "Sans moi, disait notre Seigneur, vous ne pouvez rien faire"[...]

Dieu donne-t-il à tous les hommes les secours dont ils ont besoin pour être sauvés ?
On ne saurait avoir sur ce point le moindre doute. Dieu accorde sa grâce à tous les hommes qui en ont besoin. Il la donne aux bons, Il la donne aux pécheurs, même aux pécheurs endurcis, même à ceux qui sont plongés dans les habitudes les plus mauvaises, car quelque pervers et quelque endurcis qu'ils soient, il y a toujours une grâce qu'il met à leur disposition. Cette grâce est celle de la prière, et s'ils y ont recours, ils obtiendront en priant toutes les autres grâces qui leur sont nécessaires, et avec ces grâces, ils reviendront à Dieu, se convertiront et pourront gagner le Ciel. Ce n'est point la grâce qui nous manque, c'est nous qui manquons à la grâce [...]

Dans de longues "plaidoiries", le Père Boiteau ne tarissait jamais d'éloges pour la Vierge Marie, lorsque ses homélies avaient trait sur le sujet.
LA DÉVOTION A LA VIERGE MARIE
A l'adresse des prêtres
Notre fonction spéciale, comme prêtre, c'est d'être les médiateurs entre Dieu et les hommes. Or, Marie est la médiatrice de toutes les grâces. Perpétuellement , Marie intercède auprès de Dieu en faveur des hommes ; perpétuellement, Elle répand sur eux les bienfaits qu'Elle a obtenus de la divine Miséricorde. Ainsi, nous prêtres, unissant la vie contemplative et la vie active, nous devons, d'une part, être continuellement en prière, marchant sans cesse en présence de Dieu, d'autre part, nous devons être dévorés de zèle pour le salut des âmes et nous dévouer sans compter pour les hommes.

Oui, vraiment, Marie est pour nous, le modèle achevé des vertus sacerdotales. Mais Elle est de plus pour nous un secours tout-puissant si nous savons recourir à Elle en toute confiance [...]

A l'adresse des communiants
... Enfin, mes enfants je dois vous parler d'un moyen infaillible pour vous sauver : la dévotion à la sainte Vierge. Marie est votre mère, c'est Jésus lui-même qui vous a donné à Elle au moment où il versait pour vous les dernières gouttes de son sang. Elle vous aime infiniment plus que vos mamans de la Terre pourtant si bonnes, ne vous aiment. Elle sait combien vos âmes ont coûté cher à Jésus, à aucun prix Elle ne voudrait vous perdre. Aimez-la donc en retour et priez là à chaque jour avec confiance, ainsi vous pouvez être sûr qu'elle ne vous laissera pas tomber en enfer [...]

 

En Sainte Anne, le Père Boiteau nous dresse le portrait de la femme modèle, vertueuse.
LA FEMME FORTE
L'histoire rapporte peu de choses sur la vie de Sainte-Anne. Cette patronne des mères chrétiennes a mené sur la terre une vie si humble et si obscure qu'on la connaît à peine. On sait seulement qu'elle était agréable à Dieu, qu'elle devint l'épouse de saint Joachim et qu'elle eut le bonheur de mettre au monde la très Sainte Vierge Marie. Le titre de mère de la très Sainte Vierge, grand-mère de Jésus, justifie assurément les hommages que nous lui rendons et la confiance que nous avons en sa protection. Elle est très puissante dans le ciel, car on peut être sûr que si Jésus exauce toutes les prières de sa mère, il obéit aussi à sa grand-mère. Mais il y a une qualité que l'Eglise lui attribue dans son office et sur laquelle je veux attirer votre attention, elle l'appelle la femme forte. Le titre contient non seulement un éloge pour Sainte-Anne, mais aussi une leçon pour toutes les mères dont sainte Anne est le modèle.
Qu'est-ce donc une femme forte et ou la trouver ?
La sainte écriture donne la réponse : "une femme forte, c'est une femme qui connaît ses devoirs et qui les s'accomplit, qui ne se laisse pas vaincre par les difficultés ni arrêter par les épreuves. C'est une femme qui sait diriger sa maison, qui rend au prochain ce qu'elle doit au prochain et à Dieu ce qu'elle doit à Dieu ".
Travailleuse, elle est debout bien avant l'aube. Son regard vigilant voit aussitôt l'ouvrage qu'il faut faire, et sans perdre de temps, elle s'y livre avec ardeur [... ]
Charitable et bonne, elle trouve le moyen de rendre service au malheureux [...]
Aimable et bienveillante, elle évite les querelles et les discussions inutiles. Elle ne tient pas tête à son mari pour des choses insignifiantes et parvient ainsi à éviter ces petits désagréments de ménage qui parfois troublent le bonheur d'une famille. La médisance, la calomnie, le mensonge lui sont en horreur. D'ailleurs, toute à son devoir, elle ne perd pas son temps dans des conversations inutiles, elle ne se mêle pas de ce qui ne la regarde pas.
Pieuse enfin, elle rend ses hommage au Seigneur car elle craint Dieu. Elle ne voudrait pas commencer sa journée sans s'être recueillie dans la prière, et même pendant son travail, elle élève son coeur vers Dieu. Le soir venu, elle veut que tout le monde s'agenouille devant la majesté divine, et c'est elle-même qui préside à la prière en commun.[...]
On représente d'ordinaire sainte Anne un livre ouvert à la main, expliquant à sa petite fille un passage de la Sainte Ecriture. C'est ainsi qu'une mère chrétienne doit parler de Dieu à ses enfants bien longtemps avant qu'ils soient en âge d'aller au catéchisme. Cette première éducation est très importante[...]
Oh ! Sublime mission que celle de la mer de famille ! Elle est digne de tout honneur et de tout respect. La Sainte Ecriture. nous dit que "la femme forte est un trésor". C'est un trésor pour son mari qui auprès d'elle devient meilleur. C'est un trésor pour ses enfants dont elle fait la joie sur la terre et prépare le bonheur au ciel. Elle est un trésor pour le prochain qu'elle édifie par ses exemples. Elle est un trésor pour Dieu lui-même qu'elle glorifie pendant l'éternité.
Mais où la trouverons nous, cette femme forte ?
Certes, on ne la trouve pas parmi ces jeunes filles qui ne pensent qu'à leur toilette, qui fréquentent les bals et cherchent à éblouir le monde par l'éclat de leur vanité. On ne la trouve pas parmi ces épouses qui cherchent plutôt leurs aises que le bien de leur famille. On ne la trouve pas parmi ces mères qui ne savent pas élever leurs enfants, qui sont à leur égard sans énergie, sans vigilance, qui ne tournent pas leurs coeurs vers Dieu et leur passent tous leurs caprices. On ne la trouvera pas dans les ménages où règne le désordre avec tous les vices.
Où donc alors les trouverons-nous ?

Nous les trouverons dans les maisons où règnent l'ordre et la paix,
dans les familles à leur travail, à leur devoir de piété,
parmi ces épouses qui aiment leur époux, qui partagent leur fatigue, qui leur parlent de Dieu et les invitent à l'union,
parmi ces mères qui aiment Dieu par-dessus tout et n'ont de repos que lorsqu'elles ont fait régner l'ordre et la paix dans leur famille.
Voilà où vous trouverez la femme forte digne comme sainte-Anne, de tout honneur, de toute louange.


AUTRES BRIBES DE SERMONS

LA DANSE
A propos des danses, le Père Boiteau se référant aux saints disait :
Saint-Ambroise, l'un des plus grands savants de l'église, disait qu'elles sont le cercueil de la pudeur et le tombeau de l'innocence. Saint-Charles ajoute qu'une danse est comme un cercle au milieu duquel est le démon qu'environnent ses victimes.
Le saint curé d'Ars disait : "la danse est comme une corde par laquelle le démon traîne les âmes en enfer. Ceux qui rentrent dans un bal, laissent leur ange gardien à la porte et c'est le démon qui le remplace, en sorte qu'il y a bientôt dans la salle autant de démons que de danseurs."
En effet, les manières, les familiarités, les libertés, les propos qui accompagnent les danses ne sont propres qu'à inspirer la volupté et à fomenter les passions. Que de jeunes gens, que de jeunes filles se sont perdus par là ![...]
Il n'est pas possible d'attirer les bénédictions divines sur un pays, d'éloigner les châtiments divins en se livrant à des plaisirs désapprouvés par l'église.

L'ENFER
Plusieurs fois dans sa vie mortelle, Jésus y a fait descendre, par la pensée, ses disciples, en particulier quand il leur a montré au milieu des flammes le mauvais riche réclamant en vain une goutte d'eau pour se rafraîchir la langue. Jésus sait bien en effet que cette méditation est souverainement efficace pour nous détacher du péché, nous livrer tout entier au service de Dieu et nous pousser à travailler avec ardeur au salut des âmes.
Donc je descends en enfer, en tenant bien fort la main de Jésus, car si j'y descendais seul j'aurais trop peur.
Nous arrivons à cette porte par où l'on peut rentrer, mais par où l'on ne sort jamais. Chaque jour, il y a des âmes qui passent par là. Y en a-il beaucoup ? Y en a-t-il peu ? Dieu seul le sait, mais en tous cas il y en a. Jésus m'entrouve la porte et m'invite à regarder. Oh ! Spectacle affreux ! Noyés dans un océan de feu, j'aperçois des hommes, des femmes, des enfants, des prêtres, des religieuses. Celui-ci est là, après avoir passé toute sa vie dans le péché. Cet autre n'a commis qu'un seul péché mortel, mais il n'a pas eu le courage de s'en confesser ; cette religieuse était fervente le jour de sa profession, peu à peu, elle a pris l'habitude du péché véniel volontaire, l'occasion d'un péché mortel est arrivée, et voilà où est tombée
Jésus me montre encore autre chose, il me montre une place vide, c'est celle que j'aurais occupée si j'étais mort après tel et tel péché que je connais bien. "Cette place, me dit Jésus, tu peux l'occuper encore si tu ne fais aucun effort pour te corriger de tes défauts et si tu te laisse aller à la tiédeur."

L'AUMONE POUR LA VOCATION
L'argent que l'on dépense pour le recrutement du clergé, est l'argent le mieux employé, car il sert à acheter des âmes dont la valeur est infinie. Donnez donc largement, Dieu vous le rendra : "Ceux qui aident les apôtres recevront la récompense des apôtres."

LA NEGATION DE DIEU
Avec Dieu tout s'explique, sans lui le monde est incompréhensible. Les incrédules ne sont jamais venus à bout de prouver que Dieu n'existait pas, ils se sont contentés de le nier, ou bien pour que Dieu les gênait, ou bien parce qu'ils voulaient comprendre le tout de Dieu. Priez pour eux, ce sont les plus malheureux des hommes. Pour nous, on nous arracherait la peau plutôt que de nous arracher notre croyance en Dieu. Mais n'ayez pas seulement une foi superficielle, ayez une foi pratique. Tâchez que la pensée de Dieu domine tellement toute notre vie, que chacun de nos actes soit un hommage rendu à celui qui vous a créé, qui vous gouverne et qui vous jugera.

LA SOUFFRANCE
Mon Dieu, je souffre, mais je sais que vous êtes bon.
Mon Dieu, je souffre, mais je sais que vous m'aimez.
Mon Dieu, je souffre, mais je sais que vous avez souffert pour moi, et plus que moi, vous qui n'étiez pas obligé de souffrir.
Mon Dieu, je souffre, mais je sais que cette souffrance tournera à mon bien et sera récompensée dans le ciel.

La souffrance chasse tous nos penchants mauvais. Elle nous oblige à réfléchir. Elle remplit notre esprit de pensées sérieuses. Elle nous murit, Elle nous transfigure. Qui saurait dire que c'est un mal ?