Ad Majorem Dei
Gloriam
(Pour la plus grande Gloire de Dieu)
JEAN-PAUL II

« J’aime la Pologne d’un amour particulier, et si elle m’est fidèle, je l’élèverai en puissance et en sainteté. C’est d’elle que sortira l’étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue. »
(Petit Journal de Soeur Faustine - La Miséricorde Divine- n°1731)


LA MISERICORDE DIVINE « J’aime la Pologne d’un amour particulier, et si elle m’est fidèle, je l’élèverai en puissance et en sainteté. C’est d’elle que sortira l’étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue. »

"Non abbiate paura ! "
"N'ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ" (16/10/1978)

"Sovente l’uomo vive come se Dio non esistesse, e perfino mette se stesso al posto di Dio. Si arroga il diritto del Creatore di interferire nel mistero della vita umana. Vuole decidere, mediante manipolazioni genetiche, la vita dell'uomo e determinare il limite della morte. Respingendo le leggi divine e i principi morali, attenta apertamente alla famiglia. In vari modi tenta di far tacere la voce di Dio nel cuore degli uomini; vuol fare di Dio il "grande assente" nella cultura e nella coscienza dei popoli. Il "mistero dell’iniquità" continua a segnare la realtà del mondo "(2002)

Ici, sur cette terre de France, je confie, ô Mère de Dieu, à ton amour maternel les fils et les filles de ce peuple. Ils n'ont pas cessé de t'honorer, dans leurs traditions, dans l'art de leurs cathédrales, dans leurs pèlerinages, dans la piété populaire comme dans la dévotion des auteurs spirituels, sûrs de demeurer proches du Christ en te contemplant, en t'écoutant, en te priant. Beaucoup ont tenu à se consacrer à toi, y compris des rois, comme l'a fait Louis XIII au nom de son peuple. O Marie, obtiens pour ces frères et soeurs de France les dons de l'Esprit Saint, afin de donner une nouvelle jeunesse, la jeunesse de la foi, à ces chrétiens et à leurs communautés, que je confie à ton Coeur Immaculé, à ton amour maternel. (14 août 1983)

JEAN-PAUL II

N'entendez-vous pas l'immense clameur de tant d'hommes et de femmes de toutes les conditions, de toutes les races, de tous les âges qui, aujourd'hui plus que jamais, semblent nous dire, même lorsqu'ils n'en formulent pas explicitement le désir: "Nous voudrions voir Jésus !"


Le Bourget
"France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? "

Dis moi quel est ton amour, je te dirai qui tu es !

N'ayez pas peur d'accueillir le Christ et d'accepter sa puissance.
N'ayez pas peur, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice.
Ouvrez les frontières des états, les systèmes économiques et politiques.
Je vous en prie, je vous implore avec lucidité et confiance, permettez au Christ de parler à l'homme.

Proclamez la Parole dans toute sa clarté sans vous soucier de l'approbation ou du refus! En définitive, ce n'est pas nous qui déterminons le succès ou l'insuccès de l'Evangile, mais bien l'Esprit de Dieu. Les croyants et les non-croyants ont le droit d'entendre clairement énoncé le message authentique de l'église.

Le témoignage Efforcez-vous d'être des témoins de l'amour du Christ, en mettant en pratique sa Parole de Vie. Quand vous aidez votre prochain, quel qu'il soit, vous annoncez la Bonne Nouvelle du Christ qui rend possible la fraternité universelle, Quand vous visitez un malade, vous êtes la manifestation de la compassion du Christ à l'égard de ceux qui souffrent. Quand vous pardonnez, même à votre pire ennemi, vous êtes la manifestation du pardon du Christ, qui n'a jamais nourri de haine dans son coeur. Quand vous refusé d'accuser quelqu'un sans preuves, vous annoncer la venue du Royaume de Dieu et de sa justice, dont personne n'est exclu. Quand, époux chrétiens, vous demeurez fidèles au mariage, vous êtes un encouragement pour tous et un signe de l'éternelle alliance d'amour entre Dieu et les hommes. Quand, jeunes gens et jeunes filles, vous vous préservez pour celle ou celui qui sera votre conjoint, vous êtes le témoignage de la valeur unique d'un amour à construire. Quand vous irradiez le Christ, vous réveillez le désir du don total dans le service et suscitez de nouvelles vocations.(1990)

L'indissolubilité de la fidélité conjugale, que beaucoup semblent ne plus comprendre aujourd'hui, est également l'expression de la dignité inconditionnelle de l'homme. L' homme ne peut pas vivre seulement à l'essai, il ne peut pas mourir à l'essai. Il ne peut pas aimer à l'essai, ni accepter une personne à l'essai et pour un temps. Le mariage est prévu pour la durée, pour l'avenir. Il vise au-delà de lui même. Le mariage est l'unique lieu convenable pour la génération et l'éducation des enfants. C'est pourquoi l'amour conjugal est par sa nature orienté également vers la fécondité. (1980)

Le divorce est contraire à la justice [...] c'est toujours un mal; car il prétend rompre l'indissoluble lien entre les époux devant Dieu selon la parole du Christ venu rétablir le plan originel sur la famille. Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. (Mc 10, 9) (2002)

La séparation entre chrétiens est un péché très grave.

Que l'enfant qui se forme dans le sein de sa mère soit reconnu comme personne humaine dans toute sa valeur et que la future mère soit traitée avec estime et respect, avec amour et délicatesse. Dites oui à la vie humaine dans toutes ses phases! Avec raison vous vous dépensez pour la protection de l'environnement, des plantes, des animaux! Alors dites avec encore plus d'ardeur oui à la vie humaine qui, dans l'ordre de la création, se trouve très loin au-dessus de toutes les réalités créées du monde. Sauvez l' homme non encore né contre les menaces des hommes déjà nés qui veulent s'arroger le droit d'attaquer et d'assassiner l'enfant dans le sein de sa mère! (1985)

Jésus vous répète, ce soir, ces paroles éternelles: "La paix soit avec vous." Avec tout l'amour de son coeur, Jésus désire que sa paix devienne votre paix. Si vous désirez la paix, acceptez le Christ; acceptez- le comme le Fils de Dieu, acceptez-le aussi dans le mystère de son humanité; acceptez-le dans les autres. Embrassez le Christ dans tous ceux qui partagent avec vous la dignité de la nature humaine. Atteignez-le et découvrez -le chez le pauvre et le solitaire, le malade et le handicapé, l'invalide, le vieillard, le rejeté, tous ceux qui attendent votre sourire, qui ont besoin de votre aide et qui réclament votre compréhension, votre compassion et votre amour. Et, lorsque vous aurez reconnu et embrassé Jésus chez toutes ces personnes, alors -et seulement alors- vous partagerez profondément la paix de son Sacré Coeur. (1986)

En tant que laïcs, vous êtes appelés à témoigner du Christ dans la sphère de votre foyer, de votre voisinage, de vos villages et de vos villes. Vous contribuez à la mission de l'église en ajustant tout d'abord votre conduite à votre foi. Par vos actes et par vos paroles, vous devez proclamez le Christ, la lumière du monde. Cette invitation à l'apostolat s'adresse à tous les chrétiens. Comme laïcs, vous avez également pour tâche spécifique de renouveler l'ordre temporel, en l'imprégnant de l'esprit de l'évangile... Vous exercez votre rôle et votre responsabilité par une action du "semblable sur le semblable": familles évangélisant les familles, étudiants évangélisant les étudiants, jeunes conduisant les jeunes vers le Christ. Dans ce domaine tout particulièrement, le témoignage de votre conduite est complété par le témoignage de votre parole. (1984)

Mon visage, brûlé par le désert de vos âmes... Pourquoi ne m'enlevez-vous pas votre croix, comme moi je vous l'ai enlevée ?

Donne le pardon et tu obtiendras la paix !

Ne laissez pas les certitudes de la foi se dissoudre ou se disperser au vent d'idéologies athées ou tout simplement de problèmatisations systèmatiques et inconsidérées. Ne permettez pas que l'indifférence religieuse se substitue à la foi dans le Fils du Dieu vivant, ni que le pragmatisme matérialiste étouffe votre élan vers Dieu dont vous êtes marqués. Sachez démasquer les tentations insidieuses qui, comme à l'origine de l'histoire humaine, jettent la suspiscion sur Dieu pour vous faire douter de sa Vérité. (1983)

Efforcez-vous d'être des témoins de l'amour du Christ, en mettant en pratique sa Parole de Vie. Quand vous aidez votre prochain, quel qu'il soit, vous annoncez la Bonne Nouvelle du Christ qui rend possible la fraternité universelle. Quand vous visitez un malade, vous êtes la manifestation de la compassion du Christ à l'égard de ceux qui souffrent. Quand vous pardonnez, même à votre pire ennemi, vous êtes la manifestation du pardon du Christ, qui n'a jamais nourri de haine dans son coeur. Quand vous refusez d'accuser quelqu'un sans preuves, vous annoncez la venue du Royaume de Dieu et de sa justice, dont personne n'est exclu. Quand, époux chrétiens, vous demeurez fidèles au mariage, vous êtes un encouragement pour tous et un signe de l'éternelle alliance d'amour entre Dieu et les hommes. Quand, jeunes gens et jeunes filles, vous vous préservez pour celle ou celui qui sera votre conjoint, vous êtes le témoignage de la valeur unique d'un amour à construire. Quand vous irradiez le Christ, vous réveillez le désir du don total dans le service et suscitez de nouvelles vocations. (1990)

Aux jeunes : Quand vous vous efforcez de créer un monde meilleur, vous voulez vous garder contre toute contradiction dans votre propre vie: la tentation de combattre l'injustice par l'injustice, la violence par la violence ou tout autre genre de mal avec le mal. Vos armes sont d'une autre espèce. Ce sont la vérité, la justice, la paix et la foi: ce sont des armes invincibles. (1984)

Il est vrai que les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés à des difficultés que les générations précédentes n'ont connues que partiellement et avec moins d'acuité. L'affaiblissement de bien des aspects de la vie familiale, le manque de communication entre parents et enfants, l'isolement et l'influence aliénante des médias, tout cela peut empêcher les jeunes de bien discerner la vérité et les valeurs qui confèrent une signification authentique à la vie. Des maîtres fallacieux, appartenant pour la plupart à une élite intellectuelle du monde de la science, de la culture et des moyens de communication, représentent un "anti-Évangile". En affirmant que tout idéal est mort, ils contribuent à la profonde crise morale qui frappe la société, une crise qui a ouvert la voie à la tolérance et finalement à l'exaltation de formes de comportement qui révoltent la morale et le sens commun. Et quand vous leur demandez ce qu'il faut faire, ils vous proposent comme unique certitude qu'il n'existe pas de vérité définie, pas de voie assurée. Ils veulent que vous soyez comme eux: sceptiques et cyniques. De façon plus ou moins consciente, ils défendent une approche de la vie qui conduit des millions de jeunes à une désespérante solitude, dans laquelle ils sont privés de toute raison d'espérer et incapables d'un amour véritable. Vous me demandez ce que j'attends des jeunes? Dans "Entrez dans d'espérance", j'ai écrit que « le problème essentiel de la jeunesse est profondément personnaliste... Les jeunes savent que leur vie n'a de sens qu'en s'offrant gratuitement au prochain ». Une question se pose donc à chacun d'entre vous personnellement: « Êtes-vous capable de vous offrir vous-même, d'offrir votre temps, votre énergie, votre savoir-faire, pour le bien des autres ? Êtes-vous capable d'amour ? »(1995)

C'est ici que mon voyage au Portugal atteint son point culminant. Je désire vous faire une confidence. Depuis longtemps déjà, j'avais l'intention de venir à Fatima; mais lorsque eut lieu l'attentat place Saint -Pierre, i l y a un an, ma pensée quand je repris connaissance, se tourna immédiatement vers ce sanctuaire pour déposer dans le coeur de la Mère céleste mes remerciements pour m'avoir sauvé du danger. Dans tout ce qui s'est passé, j'ai vu - et je ne me lasserai jamais de le répéter- une spéciale protection maternelle de la Vierge. Et dans cette coïncidence - il n'y a pas de simples coïncidences dans les desseins de la divine Providence - j'ai vu également un appel et - qui sait ?- un rappel à l'attention à propos d'un message lancé il y a quelques soixante-cinq ans, par l'intermédiaire de trois petits enfants, fils d'humbles gens de la campagne, les petits pastoureaux de Fatima, comme on les connait universellement. (Fatima-1982)

La haine, le fanatisme et le terrorisme profanent le nom de Dieu et défigurent l'authentique image de l'homme.(2001)

Moi, pape de l'Eglise de Rome, je demande pardon, au nom de tous les catholiques, pour les tords que nous avons infligés aux non-catholiques au cours de l'histoire.

Souvent l'homme vit comme si Dieu n'existait pas, et va jusqu'à se mettre à sa place. Il s'arroge le droit du créateur d'intercéder dans le mystère de la vie humaine. Il veut, à travers les manipulations génétiques, décider de la vie de l'homme et déterminer les limites de la mort. En repoussant les lois divines et les principes moraux, il attente ouvertement à la famille. De diverses manières il essaie de faire taire la voix de Dieu dans le coeur des hommes; il veut faire de Dieu le " grand absent" dans la culture et dans les consciences des peuples. Le "mystère de l'iniquité" continue à marquer la réalité du monde. (2002)

L'oubli de Dieu a conduit à l'abandon de l'homme

LE CHRIST En son nom, je promets d'être la voix de ceux dont on n'entend jamais la voix.

FRANCE "Aujourd'hui dans la capitale de l'histoire de votre nation, je voudrais répéter ces paroles qui constituent votre titre de fierté : Fille aînée de l'Eglise. (…)
Il n'existe qu'un seul problème, celui de notre fidélité à l'Alliance avec la Sagesse éternelle, qui est source d'une vraie culture, c'est-à-dire de la croissance de l'homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Alors permettez-moi de vous interroger : France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'Alliance avec la Sagesse éternelle ? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée comme le fait le ministre au moment du Baptême. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père, Fils et Esprit."

EUROPE La "Bonne Nouvelle" a été et continue d'être source de vie pour l'Europe. S'il est vrai que le christianisme ne peut être réduit à aucune culture en particulier, mais qu'il dialogue avec chacune afin de les orienter toutes à exprimer le meilleur d'elles-mêmes dans chaque domaine du savoir et de l'action humaine, les racines chrétiennes sont pour l'Europe la principale garantie de son avenir. Un arbre sans racines pourrait-il vivre et se développer ? Europe, n'oublie pas ton histoire! (1/07/2003)

Notre Dame de la transparence, en toi et à travers toi, Dieu nous parle: Donne-nous un coeur simple, remplis nous d'allégresse. O Vierge du fiat et du magnificat, rends nos coeurs transparents comme le tien. Notre Dame de l'humilité cachée dans la foule, enveloppée dans le mystère, aide-nous à porter la bonne nouvelle au monde et à nous immerger dans le mystère du Christ pour en communiquer quelque chose à nos frères.

«On peut aussi nourrir son esprit grâce à la radio, la télévision et Internet. Je suis reconnaissant à ceux qui se consacrent à ces nouvelles formes d’évangélisation, en valorisant les mass média». (Dimanche 13 mars 2005)

 

HOMELIE du cardinal Joseph Ratzinger,
prononcée lors des funérailles du pape Jean-Paul II (8 avril 2005)

«Suis-moi», dit le Seigneur ressuscité à Pierre; telle est sa dernière parole à ce disciple, choisi pour paître ses brebis. «Suis-moi» – cette parole lapidaire du Christ peut être considérée comme la clé pour comprendre le message qui vient de la vie de notre regretté et bien-aimé Pape Jean-Paul II, dont nous déposons aujourd’hui le corps dans la terre comme semence d’immortalité - avec le cœur rempli de tristesse, mais aussi de joyeuse espérance et de profonde gratitude.

Tels sont les sentiments qui nous animent, Frères et Sœurs dans le Christ, présents sur la place Saint Pierre, dans les rues adjacentes et en divers autres lieux de la ville de Rome, peuplée en ces jours d’une immense foule silencieuse et priante. Je vous salue tous cordialement. Au nom du Collège des Cardinaux, je désire aussi adresser mes salutations respectueuses aux Chefs d’État, de Gouvernement et aux délégations des différents pays. Je salue les Autorités et les Représentants des Églises et des Communautés chrétiennes, ainsi que des diverses religions. Je salue ensuite les Archevêques, les Évêques, les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles, venus de tous les continents; et de façon particulière les jeunes, que Jean-Paul II aimait définir comme l’avenir et l’espérance de l’Église. Mon salut rejoint également tous ceux qui, dans chaque partie du monde, nous sont unis par la radio et la télévision, dans cette participation unanime au rite solennel d’adieu à notre Pape bien-aimé.

Suis-moi – depuis qu’il était jeune étudiant Karol Wojtya s’enthousiasmait pour la littérature, pour le théâtre, pour la poésie. Travaillant dans une usine chimique, entouré et menacé par la terreur nazie, il a entendu la voix du Seigneur: Suis-moi! Dans ce contexte très particulier il commença à lire des livres de philosophie et de théologie, il entra ensuite au séminaire clandestin créé par le Cardinal Sapieha et, après la guerre, il put compléter ses études à la faculté de théologie de l’université Jagellon de Cracovie. Très souvent, dans ses lettres aux prêtres et dans ses livres autobiographiques, il nous a parlé de son sacerdoce, lui qui fut ordonné prêtre le 1er novembre 1946. Dans ces textes, il interprète son sacerdoce en particulier à partir de trois paroles du Seigneur. Avant tout celle-ci: «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure» (Jn 15, 16). La deuxième parole est celle-ci: «Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis» (Jn 10, 11). Et finalement: «Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.

"Demeurez dans mon amour» (Jn 15, 9). Dans ces trois paroles, nous voyons toute l’âme de notre Saint-Père. Il est réellement allé partout, et inlassablement, pour porter du fruit, un fruit qui demeure. «Levez-vous, allons!», c’est le titre de son avant-dernier livre. «Levez-vous, allons!» – par ces paroles, il nous a réveillés d’une foi fatiguée, du sommeil des disciples d’hier et d’aujourd’hui. «Levez-vous, allons!» nous dit-il encore aujourd’hui. Le Saint-Père a été ensuite prêtre jusqu’au bout, parce qu’il a offert sa vie à Dieu pour ses brebis, et pour la famille humaine tout entière, dans une donation de soi quotidienne au service de l’Église et surtout dans les épreuves difficiles de ces derniers mois. Ainsi, il s’est uni au Christ, le bon pasteur qui aime ses brebis. Et enfin, «demeurez dans mon amour»: le Pape, qui a cherché la rencontre avec tous, qui a eu une capacité de pardon et d’ouverture du cœur pour tous, nous dit, encore aujourd’hui, avec ces différentes paroles du Seigneur: en demeurant dans l’amour du Christ nous apprenons, à l’école du Christ, l’art du véritable amour.

Suis-moi! En juillet 1958, commence pour le jeune prêtre Karol Wojtya une nouvelle étape sur le chemin avec le Seigneur et à la suite du Seigneur. Karol s’était rendu comme d’habitude avec un groupe de jeunes passionnés de canoë aux lacs Masuri pour passer des vacances avec eux. Mais il portait sur lui une lettre qui l’invitait à se présenter au Primat de Pologne, le Cardinal Wyszynski et il pouvait deviner le but de la rencontre: sa nomination comme évêque auxiliaire de Cracovie. Laisser l’enseignement académique, laisser cette communion stimulante avec les jeunes, laisser le grand combat intellectuel pour connaître et interpréter le mystère de la créature humaine, pour rendre présent dans le monde d’aujourd’hui l’interprétation chrétienne de notre être – tout cela devait lui apparaître comme se perdre soi-même, perdre précisément ce qui était devenu l’identité humaine de ce jeune prêtre. Suis-moi – Karol Wojtya accepta, entendant la voix du Christ dans l’appel de l’Église. Et il a compris ensuite jusqu’à quel point était vraie la parole du Seigneur: «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17, 33). Notre Pape – nous le savons tous – n’a jamais voulu sauvegarder sa propre vie, la garder pour lui; il a voulu se donner lui-même sans réserve, jusqu’au dernier instant, pour le Christ et de ce fait pour nous aussi. Il a fait ainsi l’expérience que tout ce qu’il avait remis entre les mains du Seigneur lui était restitué de manière nouvelle. Son amour du verbe, de la poésie, des lectures, fut une part essentielle de sa mission pastorale et a donné une nouvelle fraîcheur, une nouvelle actualité, un nouvel attrait à l’annonce de l’Évangile, même lorsque ce dernier est signe de contradiction.

Suis-moi ! En octobre 1978, le Cardinal Wojtya entendit de nouveau la voix du Seigneur. Se renouvelle alors le dialogue avec Pierre, repris dans l’Évangile de cette célébration: «Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? Sois le pasteur de mes brebis !» À la question du Seigneur, Karol, m’aimes-tu ? l’Archevêque de Cracovie répond du plus profond de son cœur: «Seigneur, tu sais tout: tu sais bien que je t’aime». L’amour du Christ fut la force dominante de notre bien-aimé Saint-Père; ceux qui l’ont vu prier, ceux qui l’ont entendu prêcher, le savent bien. Ainsi, grâce à son profond enracinement dans le Christ, il a pu porter une charge qui est au-delà des forces purement humaines: être le pasteur du troupeau du Christ, de son Église universelle. Ce n’est pas ici le moment de parler des différents aspects d’un pontificat aussi riche. Je voudrais seulement relire deux passages de la liturgie de ce jour, dans lesquels apparaissent des éléments centraux qui l’annoncent. Dans la première lecture, saint Pierre nous dit – et le Pape le dit aussi avec saint Pierre: «En vérité, je le comprends: Dieu ne fait pas de différence entre les hommes; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l’adorent et qui font ce qui est juste. Il a envoyé la Parole aux fils d’Israël, pour leur annoncer la paix par Jésus Christ : c’est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous» (Ac 10, 34-36). Et, dans la deuxième lecture, – saint Paul, et avec saint Paul notre Pape défunt – nous exhorte à haute voix : «Mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous, ma joie et ma récompense; tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés» (Ph 4, 1).

Suis-moi ! En même temps qu’il lui confiait de paître son troupeau, le Christ annonça à Pierre son martyre. Par cette parole qui conclut et qui résume le dialogue sur l’amour et sur la charge de pasteur universel, le Seigneur rappelle un autre dialogue, qui s’est passé pendant la dernière Cène. Jésus avait dit alors : «Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller». Pierre lui dit : «Seigneur, où vas-tu ?». Jésus lui répondit : « Là où je m’en vais, tu ne peux pas me suivre pour l’instant; tu me suivras plus tard» (Jn 13, 33.36). Jésus va de la Cène à la Croix, et à la Résurrection – il entre dans le mystère pascal; Pierre ne peut pas encore le suivre. Maintenant – après la Résurrection – ce moment est venu, ce «plus tard». En étant le Pasteur du troupeau du Christ, Pierre entre dans le mystère pascal, il va vers la Croix et la Résurrection. Le Seigneur le dit par ces mots, «Quand tu étais jeune ... tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller» (Jn 21, 18). Dans la première période de son pontificat, le Saint-Père, encore jeune et plein de force, allait, sous la conduite du Christ, jusqu’aux confins du monde. Mais ensuite il est entré de plus en plus dans la communion aux souffrances du Christ, il a compris toujours mieux la vérité de ces paroles: «C’est un autre qui te mettra ta ceinture ...». Et vraiment, dans cette communion avec le Seigneur souffrant, il a annoncé infatigablement et avec une intensité renouvelée l’Évangile, le mystère de l’amour qui va jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1).

Il a interprété pour nous le mystère pascal comme mystère de la Divine miséricorde. Il écrit dans son dernier livre la limite imposée au mal «est en définitive la Divine miséricorde» (Mémoire et identité, p. 71). Et en réfléchissant sur l’attentat, il affirme : «En souffrant pour nous tous, le Christ a conféré un sens nouveau à la souffrance, il l’a introduite dans une nouvelle dimension, dans un nouvel ordre: celui de l’amour [...]. C’est la souffrance qui brûle et consume le mal par la flamme de l’amour et qui tire aussi du péché une floraison multiforme de bien» (ibid., p. 201-202).

Animé par cette perspective, le Pape a souffert et aimé en communion avec le Christ et c’est pourquoi le message de sa souffrance et de son silence a été si éloquent et si fécond.

Divine miséricorde : le Saint-Père a trouvé le reflet le plus pur de la miséricorde de Dieu dans la Mère de Dieu. Lui, qui tout jeune avait perdu sa mère, en a d’autant plus aimé la Mère de Dieu. Il a entendu les paroles du Seigneur crucifié comme si elles lui étaient personnellement adressées: «Voici ta Mère». Et il a fait comme le disciple bien-aimé : il l’a accueillie au plus profond de son être (eis ta idia : Jn 19, 27) – Totus tuus. Et de cette Mère il a appris à se conformer au Christ.

Pour nous tous demeure inoubliable la manière dont en ce dernier dimanche de Pâques de son existence, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s’est montré encore une fois à la fenêtre du Palais apostolique et a donné une dernière fois la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit. Oui, puisses-tu nous bénir, Très Saint Père, nous confions ta chère âme à la Mère de Dieu, ta Mère, qui t’a conduit chaque jour et te conduira maintenant à la gloire éternelle de son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur. Amen.

BIOGRAPHIE DE JEAN-PAUL II (d'après le site du Vatican)

Karol Józef Wojtyla, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le second des enfants de Karol Wojtyla et d'Emilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932, leur père, ancien Sous-officier, en 1941.
Il fit sa Première Communion à 9 ans et reçut la Confirmation à 18 ans. Conclues ses études secondaires près l'Ecole Marcin Wadowita de Wadowice, il s'inscrit en 1938 à l'Université Jagellon de Cracovie et à un cours de théâtre.
L'Université ayant été fermée en 1939 par l'occupant nazi, le jeune Karol dût travailler sur un chantier de l'usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et d'échapper à la déportation en Allemagne.
A compter de 1942, ressentant sa vocation au sacerdoce, il suivit les cours de formation du Séminaire clandestin de Cracovie, dirigé par l'Archevêque, le Cardinal Adam Stefan Sapieha. Il fut à la même époque l'un des promoteurs du Théâtre Rapsodique, lui aussi clandestin. Après la Seconde Guerre Mondiale, il poursuivit ses études près le Grand Séminaire de Cracovie à peine réouvert, mais également à la Faculté de théologie de l'Université Jagellon, jusqu'à son ordination sacerdotale survenue à Cracovie le 1er novembre 1946.
Il fut ensuite envoyé à Rome par le Cardinal Sapieha et poursuivit ses études doctorales sous la direction du Dominicain français, le P.Garrigou-Lagrange. Il soutint en 1948 sa thèse en théologie consacrée à la Foi dans l'oeuvre de saint Jean-de-la-Croix. Durant ce séjour romain, il occupa son temps libre pour exercer son ministère pastoral auprès des émigrés polonais de France, de Belgique et des Pays-Bas.
Il rentra en 1948 en Pologne pour être vicaire en diverses paroisses de Cracovie et Aumônier des étudiants jusqu'en 1951 lorsqu'il reprit ses études philosophiques et théologiques. En 1953, il soutint près l'Université catholique de Lublin une thèse intitulée "Mise en valeur de la possibilité de fonder une éthique catholique sur la base du système éthique de Max Scheler". Il accéda ensuite à l'enseignement professoral de la théologie morale et d'éthique sociale au Grand Séminaire de Cracovie et à la Faculté de théologie de Lublin.
Le 4 juillet 1958, Pie XII le nomma Evêque auxiliaire de Cracovie et, le 28 septembre suivant, il reçut la consécration épiscopale des mains de l'Archevêque Baziak, en la cathédrale du Wawel (Cracovie).
Le 13 janvier 1964, il fut nommé Archevêque de Cracovie par Paul VI qui, le 26 juin 1967, l'éleva au cardinalat.
Après avoir participé au Concile Vatican II (1962-1965), où il offrit notamment une importante contribution à l'élaboration de la Constitution Gaudium et spes, le Cardinal Wojtyla prit part à toutes les assemblées du Synode des Evêques.
Depuis le début de son pontificat, le 16 octobre 1978, le Pape Jean-Paul II a accompli 104 voyages apostoliques hors d'Italie et 146 visites pastorales en Italie. Comme Evêque de Rome, il a visité 317 des 333 paroisses actuellement existant dans ce diocèse.
Au nombre de ses Documents majeurs, on compte 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques , 11 constitutions apostoliques et 45 lettres apostoliques . Le Pape a également publié cinq livres : "Entrer dans l'espérance" (octobre 1994); "Don et Mystère: en ce 50 anniversaire de mon ordination sacerdotale" (novembre 1996); "Triptyque romain", méditations poétiques (mars 2003); "Levez-vous et allons!" (Mai 2004) et "Mémoire et Identité" (Février 2005).
Le Saint-Père a procédé à 147 cérémonies de béatification ( 1338 Bienheureux ) et à 51 de canonisation ( 482 Saints ). Il a tenu 9 consistoires au cours desquels il a créé 231 (+ 1 in pectore) cardinaux et a présidé 6 assemblées plénières du Collège cardinalice. De 1978 à ce jour, le Saint-Père a présidé 15 Synodes des Evêques : 6 Assemblées ordinaires (1980, 1983, 1987, 1990, 1994 et 2001), 1 générale extraordinaire (1985), 8 spéciales (1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] et 1999).

http://www.vatican.va



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