L'ETAT DE NOTRE AME
Avec mon neveu, dentiste comme moi, nous préparions une maîtrise. Ce vendredi après-midi, mon mari nous accompagnait car nous avions des livres à prendre à la Faculté. Il pleuvait abondamment et mon neveu et moi-même, nous abritions sous un petit parapluie. Mon mari, vêtu d’un imperméable, approchait de la bibliothèque du Campus. Mon neveu et moi qui le suivions, nous sommes dirigés vers des arbres pour éviter des flaques d’eau. A ce moment-là, nous avons été tous les deux foudroyés. Mon neveu est mort sur le coup... ... Je tombai dans un tunnel qui me tirait vers le bas... ... Dans ces tourments-là, je me mis à crier : " Qui a pu commettre une erreur pareille ? Je suis presque une sainte : je n'ai jamais volé, je n'ai jamais tué, j'ai donné e la nourriture aux pauvres, j'ai pratiqué des soins dentaires gratuits à des nécessiteux ; qu'est ce que je fais ici ? J'allais à la messe le dimanche... Je n'ai pas manqué la messe le dimanche plus de cinq fois dans ma vie. Alors, pourquoi suis-je ici ? Je suis catholique, je vous en prie, je suis catholique, sortez-moi d'ici !"... Dieu m'a donné cette mission, il m'a dit: "Tu vas repartir (sur terre) et tu donneras ton témoignage non pas mille fois, mais mille fois mille fois. ... |
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Voir par ailleurs, LES AMES DU PURGATOIRE
***
Luz Amparo, la visionnaire de l'Escorial nous dresse un portrait de la Pénitence
"Il y a beaucoup de mystères en Dieu, que notre pauvre intelligence n'arrive pas à pénétrer.
Nous, nous devons tout comprendre à partir de la foi. Et nous ne devons pas non plus chercher à approfondir les choses, à soulever tout le temps des objections, et à nous demander: pourquoi Dieu a-t-il fait ceci? Pourquoi Dieu a-t-il fait cela? Mais nous devons dire: Moi, j'accepte la volonté de Dieu. Tout ce que Dieu fait est bien fait, sa Sagesse est plus grande que la nôtre. Et c'est ainsi que véritablement nous trouverons la paix et la tranquillité.
La foi nous permet de tout comprendre. Bien sûr il y a des mystères que nous ne pouvons pas percer. Dieu cesserait d'être Dieu s'il nous révélait tous ses mystères. Nous comprendrons beaucoup de ces mystères après notre mort, parce qu'alors les trois puissances de l'âme, la mémoire, l'entendement et la volonté, s'ouvriront, et alors nous comprendrons. Nous nous rendrons compte de tant et tant de choses que nous n'avons pas voulu faire ici sur la terre, des choses auxquelles actuellement nous ne donnons pas d'importance. Nous verrons alors les choses avec une telle clarté, une telle profondeur que nous dirons: je voudrais revenir en arrière! Mais comment ai-je été capable de ne pas accepter les lois de Dieu! Je comprends maintenant ce qu'alors je ne voulais pas comprendre! Mais à ce moment-là il sera trop tard. Nous ne pourrons pas dire au Seigneur: attends un peu, Seigneur, maintenant, après ma mort, j'ai tout compris. Le Seigneur nous dira: Vous aviez l'Evangile, vous avez eu sur votre route des personnes pour vous l'expliquer. Votre temps s'est achevé, maintenant c'est mon temps. Et il jugera chacun de nous suivant les oeuvres que nous aurons accomplies durant notre séjour sur la terre.
C'est pourquoi, maintenant qu'il est encore temps, faisons volontairement tout ce que Dieu nous demande, et réparons pour toutes les fautes que nous avons commises, sinon nous devrons les réparer un jour dans des conditions plus dures. Nous irons au Purgatoire et nous paierons pour les peines dues à cause de nos péchés même pardonnés. Vous savez aussi combien il est difficile de restituer ce que nous avons pris au prochain par nos péchés. Et pourtant, le péché de vol par exemple ne peut être pardonné que lorsqu'on a restitué le bien volé. Et combien d'honneur on enlève au prochain par nos péchés de langue! Pour être pardonnés, il nous faut restituer aussi l'honneur qu'on a volé au prochain.
C'est bien difficile, et le Seigneur nous donne un antidote à nos péchés: c'est la pénitence; ici-bas, nous pouvons réparer volontairement, mais si nous ne voulons pas le faire ici, nous devrons aller au Purgatoire afin de payer pour les peines dues à cause de nos péchés. Le Seigneur pardonne nos péchés par le Sacrement de la Pénitence, mais la peine due au péché n'est pas payée, et nous devons la payer soit ici-bas, soit au Purgatoire. Ici-bas, nous pouvons faire tant de choses pour réparer et effacer toutes nos offenses à Dieu et les peines que nous encourons à cause d'elles: des actes d'amour et de charité, de mortification, des aumônes dont le Seigneur a dit qu'elles remettent les péchés. Considérez aussi que le Seigneur nous donne par le Saint Sacrifice de la messe la possibilité d'effacer nos péchés. Nous pouvons aussi faire des sacrifices, renoncer à un plaisir, à un caprice, pour expier nos péchés. Oui, nous pouvons faire tant de choses sur la terre pour expier nos péchés. Pensons-y: nous avons du temps maintenant, demain il n'y aura plus de temps..."
Elle
nous éclaire sur la souffrance et nous parle aussi de la Justice de Dieu
:
"Il faut toujours considérer ceci: le Père a permis que son Fils
descende du Ciel, qu'il abandonne le Ciel qui est la chose la plus grande qui
soit, qu'il descende sur la terre, qu'il se fasse homme comme nous (à l'exception
du péché bien entendu parce que le Seigneur n'a jamais commis de péché) et qu'il
vienne mourir sur une croix pour nous sauver. Il n'est pas venu pour faire la
fête ni pour dire: venez, amusons-nous, rions tout le temps, tapons des mains,
jouons des instruments de musique. Non, il est venu mourir sur une croix et il
a donné pour nous jusqu'à la dernière goutte de son sang. Et nous ne pouvons pas
dire que le Père a été cruel, car il aimait son Fils de toutes ses forces, comme
nous-mêmes nous aimons nos propres enfants. Ne serions-nous pas capables d'offrir
toutes sortes de sacrifices et même de mourir pour leur donner les biens les plus
précieux comme la foi?
Le Seigneur permet la souffrance et la douleur pour en tirer du bien: c'est son secret, c'est son mystère de Père très aimant. Je vais vous raconter un épisode qui m'est arrivé et que j'ai déjà raconté, je crois, à des pèlerins français. Une fois, le Seigneur m'a fait voir une enfant de 7-8 ans en enfer. Pour moi, ce fut un choc terrible. Je me disais: comment Dieu peut-il permettre cela? Qu'a donc pu faire une enfant de 7-8 ans pour mériter l'enfer? J'ai même dit ces paroles textuelles: comment Dieu peut-il être cruel à ce point? Oui, j'ai commis cette faute si grande qui consiste à douter du Seigneur. Alors le Seigneur m'a dit: "Regarde, ma fille, cette enfant a la capacité d'une personne adulte, elle a même commis des crimes. Et pourtant, il y a des adultes qui sont plus petits qu'elle au point de vue mental, qui ont moins de capacité que cette enfant. Cette enfant, avec ses 7-8 ans, avait commis des atrocités que des personnes plus âgées n'auraient pas pu commettre. Et elle s'est damnée." Cette âme avait une inclination au mal, et au lieu de fomenter le bien, elle fomentait le mal. Mais ce n'est pas que Dieu ait voulu que ces âmes damnées soient en enfer, cependant sa justice l'a permis.
Il m'est arrivé aussi de voir des personnes en enfer et d'avoir pitié d'elles. Le Seigneur me disait alors: "comment peux-tu douter de la justice de Dieu?" Avoir pitié des âmes qui sont en enfer, c'est ne pas accepter ce que Dieu a jugé. Dieu ne veut pas condamner les âmes, mais Dieu est juste, ce sont les âmes qui se damnent par leur propre volonté. Dieu est le Juge suprême, et Il juge avec justice. Et douter, ou avoir pitié des âmes de l'enfer, c'est un péché parce que cela équivaut à douter de la justice de Dieu. Voilà pourquoi aussi le Seigneur demande prière, pénitence et sacrifice: la douleur, en effet, est rédemptrice.
Dans une fête, on passe de bons moments, et pourtant c'est dans la douleur que l'on apprend à aimer et à se comprendre. Le Seigneur a été le premier à monter sur une croix, et donc la douleur doit avoir de la valeur! La douleur rachète, la douleur est rédemptrice. Ce n'est pas que Dieu le Père serait cruel, mais Dieu sait comment il pouvait racheter les hommes, et il a jugé qu'il n'avait pas d'autre moyen de racheter les hommes que de souffrir et de mourir sur une croix. Et il l'a fait, il est mort sur une croix. Nous pourrions aussi avoir pitié de lui... Mais comment pourrions-nous penser que Dieu le Père est un tyran, que Dieu le Père est cruel? Alors que, s'il a sacrifié son divin Fils, s'il lui a fermé momentanément les portes du Ciel, c'est à cause de son immense amour pour nous, pour qu'il meure en son Fils afin de donner la vie aux hommes..."
L'EDITORIAL DE LA VIERGE MARIE
Le temps de la grande épreuve
Message donné par la Vierge Marie à Don Gobbi (MOUVEMENT SACERDOTAL
MARIAL)
en locution intérieure le 1/1/1993 à Rubbio
...Le danger
que vous courez est celui de perdre la grâce et la communion de vie avec Dieu,
que mon Fils Jésus vous a obtenues au Moment de la Rédemption, lorsqu'Il vous,
a soustraits à l'esclavage du Malin et qu'Il vous a libérés du péché.
A présent,
le péché n'est plus considéré comme un mal ; au contraire, il est souvent exalté
comme une valeur et un bien. Sous l'influence perfide des moyens de communication
sociale, on arrive graduellement à perdre la conscience du péché comme un mal.
C'est ainsi qu'il est de plus en plus commis et justifié, et on ne le confesse
plus.
Si vous vivez dans le péché, vous retombez sous l'esclavage de Satan,
soumis à son pouvoir maléfique, et le don de la Rédemption que Jésus a accomplie
pour vous est ainsi rendu inutile. La paix disparaît ainsi de vos coeurs, de vos
âmes et de votre vie.
Mes enfants si menacés et si malades, accueillez mon
invitation maternelle à revenir au Seigneur sur la route de la conversion et de
la pénitence.
Reconnaissez le péché comme le mal le plus grand, comme
la source de tous les maux individuels et sociaux. Ne vivez jamais dans le péché.
S'il vous arrivait de le commettre en raison de votre fragilité humaine ou à cause
des sournoises tentations du Malin, recourez immédiatement à la confession.
Que la confession fréquente soit le remède que vous utilisez contre la fusion
du péché et du mal.
Vous vivez alors en une grande communion d'amour et de
vie avec la Très Sainte Trinité, qui établit en vous sa demeure et qui
est de plus en plus glorifiée par vous...
LES FLAMMES DU PURGATOIRE (D'après "les cahiers de 1943" de Maria
Valtorta)
Jésus
dit à Maria Valtorta le 17 octobre 1943: "Les âmes plongées
dans ces flammes ne souffrent que pour l'amour. Non indignes de posséder la Lumière,
mais pas tout à fait dignes d'entrer tout de suite au Royaume de la Lumière, au
moment où ils se présentent devant Dieu, ces esprits sont investis de la Lumière.
C'est une brève béatitude anticipée qui les assure de leur salut et leur donne
la connaissance de ce que sera leur éternité et la pleine conscience de ce qu'ils
ont fait à l'âme, la frustrant d'années de bienheureuse possession de Dieu. Plongés
ensuite dans le lieu de purgation, ils sont assaillis par les flammes expiatrices.
Ces flammes sont un incendie d'Amour. Elles purifient en enflammant les âmes
d'amour. Elles donnent l'Amour car, lorsque l'âme est parvenue en elles à cet
amour auquel elle n'était pas parvenue sur terre, elle en est délivrée et se joint
à l'Amour au Ciel.
À quoi les âmes manquèrent-elles ? À l'Amour. Si elles
avaient beaucoup aimé, elles auraient commis peu de fautes, et des fautes légères,
reliées à votre faiblesse et à votre imperfection. Mais elles n'auraient jamais
atteint l'obstination consciente dans le péché, même véniel. Elles se seraient
efforcées de ne pas affliger leur Amour et, voyant leur bonne volonté, l'Amour
les aurait absoutes, même des fautes vénielles commises.
Tout se fonde sur
l'Amour. C'est en aimant sur Terre que vous travaillez pour le Ciel. C'est en
aimant au Purgatoire que vous allez conquérir le Ciel que vous n'avez pas su mériter.
C'est en aimant au Paradis que vous jouissez du Ciel.
Lorsqu'une âme est
au Purgatoire, elle ne fait qu'aimer, réfléchir, se repentir à la lumière de l'Amour
qui pour elle a allumé ces flammes.
Voilà le tourment. L'âme se souvient
de la vision de Dieu qu'elle a eue dans son jugement particulier. Elle apporte
avec elle ce souvenir et, puisque le fait d'avoir même seulement entrevu Dieu
est une joie qui dépasse toute chose créée, l'âme a hâte d'éprouver cette joie
de nouveau. Ce souvenir de Dieu et ce rayon de lumière qui l'a investie lorsqu'elle
a comparu devant Dieu font en sorte que l'âme `voit' la Véritable nature de ses
manquements envers son Bien, et le fait devoir, allié à la pensée qu'à cause de
ces manquements, elle s'est volontairement interdit la possession du Ciel et l'union
avec Dieu pendant des années ou des siècles, constitue sa peine purgative.
II faut prier beaucoup pour que ces âmes, qui souffrent pour atteindre la Joie,
atteignent rapidement l'amour parfait qui les absout et les unit à moi. Vos prières,
vos intentions sont autant d'augmentations du feu d'amour. Elles augmentent l'ardeur.
Mais - oh ! bienheureux tourment ! les capacités d'aimer augmentent aussi. Elles
accélèrent le processus de purgation. Elles élèvent à des niveaux toujours plus
élevés les âmes plongées dans ce feu. Elles les mènent au seuil de la Lumière.
Elles ouvrent enfin les portes de la Lumière et introduisent l'âme au Ciel.
Vos êtres chers ne vous aiment jamais autant qu'après la mort, parce que leur
amour baigne désormais dans la Lumière de Dieu et à cette Lumière ils comprennent
combien vous les aimez et combien ils auraient dû vous aimer.
Ils ne peuvent
plus vous dire des mots qui invoquent votre pardon et communiquent l'amour. Mais
ils me les disent pour vous, et je vous les apporte, ces mots de vos morts qui
maintenant vous voient et vous aiment comme il se doit. Je vous les apporte avec
leur demande d'amour et leur bénédiction, valable dès le Purgatoire, car
elle est déjà imprégnée de la Charité enflammée qui les brûle et les purifie.
Et puis, parfaitement valable du moment où, libérés, ils viendront à votre rencontre
au seuil de la Vie ou se réuniront à vous en elle, si vous les avez précédés au
Royaume d'Amour.
Et le 21 octobre: Le Purgatoire,
souffrance d'amour "L'amour que vous n'avez pas su me donner sur terre,
vous devrez me le donner au Purgatoire. Voilà pourquoi je dis que le Purgatoire
n'est autre que souffrance d'amour.
Durant toute votre vie, vous avez peu
aimé Dieu dans sa Loi. Vous avez jeté par dessus vos épaules la pensée de Dieu,
vous avez vécu en aimant tous et en l'aimant peu. II est juste que, n'ayant pas
mérité l'Enfer et par ailleurs n'ayant pas mérité le Paradis, vous le méritiez
maintenant en vous enflammant de charité, en brûlant pour votre tièdeur
sur terre. II est juste que vous désiriez pendant mille et mille heures d'expiation
d'amour ce que mille et mille fois vous avez manqué de désirer sur terre, Dieu,
but suprême des intelligences créées.
Lorsque les mérites du Christ sont
jetés, par les prières des vivants qui vous aiment, comme des essences ardentes
dans le saint feu du Purgatoire, l'incandescence de l'amour vous pénètre plus
fort et plus profondément et, au milieu des grandes flammes rutilantes, le souvenir
de Dieu, que vous avez vu en cet instant fugace du premier jugement, se fait de
plus en plus brillant en vous.
Comme au cours de la vie terrestre, plus l'amour
grandit et plus s'amincit le voile qui cache la Divinité au vivant, ainsi dans
le second règne, plus la purification augmente, et par conséquent l'amour, et
plus le visage de Dieu se fait proche et visible. Déjà il brille et sourit à travers
le vacillement des saintes flammes. II est tel un soleil qui s'approche de plus
en plus, et sa lumière et sa chaleur annulent de plus en plus la lumière et la
chaleur du feu purgatif, jusqu'au moment où passant du tourment du feu mérité
et béni au soulagement conquis et bienheureux de la possession, vous passez de
la flamme à la Flamme, de la lumière à la Lumière, vous vous élevez à être lumière
et flamme en lui, Soleil éternel, comme des étincelles absorbées par un bûcher
et comme des lampes jetées dans un incendie.
Laisse l'Amour consumer le fil
de ta vie. Déverse ton amour sur le Purgatoire afin d'ouvrir les portes du Ciel
à ceux que tu aimes. Bienheureuse es-tu si tu sais aimer jusqu'à l'incinération
de ce qui est faible et qui pécha. Les Séraphins viennent à la rencontre de l'esprit
purifié par l'immolation d'amour et ils lui enseignent le `Sanctus' éternel que
l'on chante au pied de mon trône."
Voir aussi le Sacrement de pénitence et de réconciliation (La confession)
Les 3 ducats - extrait des « Contes de la Vierge »
C'était un homme comme vous et moi, un homme ni meilleur ni
pire, un pauvre diable de pécheur. Qu'avait-il fait ? Je n'en sais rien. Une
faute plus grave que les autres, un péché plus gros que les autres, un jour
où Dieu, sans doute, l'avait abandonné trop longtemps à lui-même. Et on le menait
au gibet de la bonne ville de Toulouse entre le bourreau et les Consuls, au
milieu d'une foule de curieux et de méchants garçons, accourus sans doute pour
voir ce qui les attendait demain. Or, ce jour-là, le roi René faisait son entrée
à Toulouse, avec la belle Aude, qu'il venait d'épouser dans un pays voisin.
En passant devant le gibet, la Reine vit le condamné déjà juché sur l'escabeau,
la tête engagée dans la corde. Elle ne put retenir un cri et se cacha la tête
dans les mains.
Le Roi arrêta tout son monde, fit signe au bourreau de surseoir, et se tournant
vers les Consuls :
- Messieurs les Consuls, dit-il, la Reine vous demande, en souhait de bienvenue,
qu'il vous plaise de lui accorder la grâce de cette homme.
Mais les Consuls répondirent :
- Sire, cet homme a commis un crime pour lequel il n'est point de pardon, et
quelque soit notre désir d'être agréable à madame la Reine, la loi exige qu'il
soit pendu.
- Y a-t-il donc au monde une faute qui ne puisse être pardonnée ? demanda timidement
la belle Aude.
- Certes non ! répondit un Conseiller du Roi. Et il fit remarquer que, selon
la coutume du pays de Toulouse, tout condamné pouvait se racheter pour la somme
de mille ducats.
- C'est vrai, répondirent les Consuls. Mais où voulez-vous que ce gueux trouve
pareille somme ?
Le Roi ouvrit son escarcelle et en sortit huit cents ducats. Quant à la Reine,
elle eut beau fouiller son aumônière, elle n'y trouva que cinquante ducats.
- Messieurs, dit-elle, n'est-ce pas assez pour ce pauvre homme de huit cent
cinquante ducats ?
- La loi exige mille ducats, répondirent les magistrats inflexibles. Alors,
tous les seigneurs qui composaient la suite du Roi et de la Reine, rassemblèrent
ce qu'ils avaient sur eux pour le donner à leur tour, et l'on fit le compte
de la somme.
- Neuf cent quatre-vingt-dix-sept ducats, annoncèrent les Consuls. Il s'en faut
encore de trois ducats.
- Pour trois ducats cet homme sera-t-il donc pendu ! s'écria la Reine indignée.
- Ce n'est point nous qui l'exigeons, répondirent les Consuls, mais nul ne peut
changer la loi. Et ils firent un signe au bourreau.
- Arrêtez ! s'écria la Reine. Fouillez d'abord ce malheureux. Peut-être a-t-il
sur lui trois ducats...
Le bourreau obéit, fouilla le condamné, ... et dans la poche du pauvre diable
il découvrit ... trois pièces d'or !
Bonnes gens ! L'homme que vous avez vu, dans ce conte, en grand danger d'être
pendu, c'est vous, c'est moi, c'est l'humanité pécheresse ! Au jour du Jugement
dernier, rien ne nous sauvera, ni la miséricorde de Dieu, ni l'intercession
de la Vierge, ni les mérites des Saints, si nous n'avons sur nous ... trois
ducats de bonne volonté !