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L'âne de l'Evangile

Docile et têtu à la fois, sauvage et familier... c'est tout l'âne tel que souvent décrit
(c'est tout moi aussi).
L'âne c'est aussi celui qu'on remarque, qu'on démarque des autres en lui mettant un bonnet sur la tête en le consignant au coin.
L'âne c'est cet animal, compagnon de labeur des hommes depuis la nuit des temps qui chemine sur les sentiers rocailleux, difficiles, portant nos biens les plus précieux, tirant les charettes de nos poids encombrants, nos marchandises terrestres.
L'âne c'est celui qu'on utilise pour aller toujours plus haut, de la plaine aux cîmes des chaines de montagnes et cela sur tous les continents.
L'âne c'est l'animal familier des fables, celui qui reçoit le bâton, souffre-douleur des méchants ou sujet de mépris des arrogants.
L'âne c'est, dit-on, le plus têtu, le plus bête des animaux... c'est sans doute le plus courageux, le plus fidèle ami de l'homme car le plus serviable, le plus utile.
Et puis il y a l'âne de l'Evangile !
L'évangéliste ne le précise pas mais nul doute que Marie qui rendit visite à sa cousine Elisabeth pour plusieurs semaines était accompagnée d'un âne portant paquetage et cadeaux pour se rendre de Galilée en Judée vers une ville dans la montagne. Et Marie, exténuée par la chaleur et la poussière du chemin, a certainement profité de la monture docile de ce compagnon.
Déjà, l'âne portait sur son dos Celle qui portait en Son Sein le Sauveur ! Quels précieux fardeaux ! Jamais ânes de la création n'avaient eu en charge plus grande, plus belle mission !
Est-ce le même âne qui, quelques mois plus tard, transporta Marie, de Nazareth à Béthléém, guidé par saint Joseph ? Docile, obéissant, il se laissait conduire par celui que Dieu avait choisi pour être le père adoptif de Son Fils et être l'époux de Marie. Joseph guidait, orientait son âne, évitant les pierres du chemin, les heures brûlantes du jour pour ménager la fatigue de Marie.
Marie confiante, abandonnée était soumise à son époux qui l'avait accueillie chez lui, qui n'avait de cesse de veiller sur elle, attentif en tout, pour tout, étonné, abassourdi de la mission que lui confiait le Dieu de ses Pères.
L'âne ressentait-il tout le mystère de ce long périple ? Combien lui aussi n'a-t'il pas redoublé d'obéissance, de prévenance pour cette famille que Son Créateur lui confiait ? Dieu a sans doute permis que l'humble animal ait conscience de ce qui se déroulait afin qu'à travers lui toute la création participe à l'évènement !
N'est-ce pas encore lui qui, avec le boeuf, réchauffait l'Enfant-Jésus, nouveau-né, déposé dans une mangeoire ? Que ressentait-il face à l'adoration des bergers puis des mages déposant leurs cadeaux ? IL était là, témoin, au coeur même d'un évènement extraordinaire dans un endroit de misère !
N'est-ce pas lui qui eut la responsabilité, sous la conduite de Joseph, de fuir vers l'Egypte, portant sur son dos la toute jeune maman e son bébé de quelques jours ?
Quelles émotions partagées avec Joseph ! Comme celui-ci devait être reconnaissant envers son compagnon à quatre pattes obéissant avec docilité et participant au "sauvetage" du plus grand des trésors de toute l'humanité !
Ainsi s'accomplissait l'Ecriture. C'est sur le dos d'un âne que Jésus entrait dans le monde. Jésus, humble des humbles, avait choisi l'animal le plus humble pour vivre ses premières heures de son humanité... Et il le choisit encore pour l'emmener vers les dernières heures de sa destinée !
En effet, quelques trente années plus tard, c'est sur le dos d'un petit âne que Jésus entrait dans Jérusalem, acclamé par la même foule qui le livrerait à la mort...
Il me plait à penser que cet ânon était le descendant de celui de la Nativité, Jésus rendant hommage à l'humilité de l'animal, et à travers lui à tous les soumis, à tous les petits de la terre.
Alors si un animal aussi simple a été choisi pour porter Marie puis Jésus son sur dos, alors je veux bien n'avoir que cette vocation là et n'être que l'âne de l'Evangile !


Vie-Eve (21/11/2007)